Pendant ce temps, silence radio côté gouvernement. No comment. Pourquoi le prix des graines oléagineuses flambe-t-il sur le marché international? Voilà une question qui mérite bien une réponse. Aux Etats-Unis, on a commencé à produire du carburant dit bio à partir du maïs, et pour cela, on a sacrifié les surfaces traditionnellement réservées au soja. C'est là déjà un début de réponse. Il y a toutes les autres raisons, entre autres le réchauffement climatique et la forte demande des pays comme la Chine ou l'Inde. Seulement, la principale cause est d'abord un défaut de gouvernance en Algérie, les produits alimentaires de base étant importés dans des proportions de plus en plus importantes et inquiétantes, en rendant le pays totalement dépendant quant aux besoins alimentaires de sa population. La suppression de la TVA, comme cela a été fait pour la pomme de terre, est peut-être un début de solution, nécessaire mais non suffisante. Le grand problème réside en l'absence de visibilité? L'Etat donne l'impression de ne rien faire pour stopper la spirale inflationniste. Déjà que le lait était absent des étals plusieurs jours avant l'Aïd, que les prix des légumes étaient multipliés par trois ou quatre (par exemple la courgette coûtait 140DA, les haricots verts aussi), l'annonce de l'augmentation imminente du prix de l'huile, passant de 450 à 730DA le bidon de cinq litres, n'est pas du tout de nature à tranquilliser les esprits. L'Etat semble ne rien maîtriser, ne rien contrôler. Le gouvernement est absent. Les ministres en charge des dossiers laissent faire. Qu'entreprend M.Barkat pour encourager la production nationale de lait, des graines oléagineuses, des semences de pomme de terre? Et M.Djaâboub pour réguler le marché, pour approvisionner les ménages, achalander les commerces de détail? Et que fait M.Temmar, qui a promis de mettre en place une stratégie industrielle, et mettre à la disposition des opérateurs économiques les assiettes de terrain dont ils ont besoin pour lancer des fermes laitières, cultiver des surfaces en pommes de terre, en graines oléagineuses et pour construire des unités de trituration. Certes, il n'appartient pas à l'Etat de produire de l'huile ou de vendre du lait (du reste, la société nationale des corps gras est totalement absente), mais c'est à lui qu'il revient de réguler le marché, d'encourager la production nationale dans tous les domaines, et surtout d'approvisionner la population en veillant à sauvegarder son pouvoir d'achat. Les familles algériennes n'ont qu'une seule solution: serrer la ceinture. La liste des produits devenus inaccessibles ne fait que s'allonger. Pendant ce temps, ce sont les spéculateurs qui se su-crent sur le dos de braves citoyens. Des spéculateurs organisés en groupes mafieux, prêts à affamer le peuple et à sucer le sang des honnêtes gens. Si le gouvernement laisse faire, c'est qu'il est incapable de réagir, donc impuissant et inutile. Les deux élections passées (législatives et locales) ont prouvé que les citoyens ne font plus confiance à ce gouvernement pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne. Mais il s'agit d'un gouvernement qui ne tient pas compte de l'opinion publique. Sans aucune légitimité, il continue à tenir les rênes du pouvoir. On peut dire qu'on est dans un système dictatorial.