Le juge antiterroriste a commencé une enquête de justice après la plainte d'organisations de défense des droits de l'homme sahraouies et espagnoles. Suite aux plaintes déposées, en septembre 2006, par plusieurs associations de défense des droits de l'homme, sahraouies et espagnoles et par des familles des victimes de présumés délits de génocide, assassinats et tortures, le juge espagnol Baltazar Garzon a officiellement entamé, lundi dernier, l'instruction d'une enquête pour «génocide» présumé commis par les autorités de Rabat au Sahara occidental et cela depuis 1975, année lors de laquelle, l'ancienne colonie espagnole a été envahie et occupée par l'armée marocaine. Cette plainte pour «génocide et tortures» dénonce la disparition de plus de 500 Sahraouis dans une guerre qui a vu plus de 40.000 Sahraouis abandonner leurs foyers et fuir dans le désert. Il est également question dans la plainte des bombardements commis par les forces d'occupation marocaines contre la population sahraouie, l'armée marocaine d'occupation ayant eu recours, semble-t-il, au napalm, au phosphore blanc et aux bombes à fragmentation. Le juge madrilène B.Garzon avait estimé qu'il «existait des présomptions suffisantes d'une action complexe et systématiquement organisée contre le peuple sahraoui» et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il avait accepté d'instruire cette plainte au nom du principe de juridiction universelle que reconnaît la justice espagnole pour crime contre l'humanité et de génocide. Le magistrat espagnol a entamé son enquête avec pour objectif de lever le voile sur la responsabilité présumée de 13 suspects sur un total de 32. La majorité des personnes visées sont des hauts gradés des forces de sécurité du Royaume chérifien, notamment dont le chef de la Gendarmerie royale, Hosni Benslimane, également suspecté d'être l'un des commanditaires de la disparition de l'opposant Mehdi Ben Barka, à Paris en 1965, et Driss Basri, mort en août dernier, qui a été durant 20 ans le ministre de l'Intérieur lors du règne de Hassan II. Par ailleurs, plusieurs Sahraouis et représentants d'associations espagnoles, amies du peuple sahraoui se sont rassemblés devant l'Audiencia nationale (la plus haute juridiction pénale espagnole) à Madrid pour soutenir l'action du juge Baltazar Garzon. Ils ont brandi des drapeaux sahraouis et repris des mots d'ordre du Front Polisario.