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Le juge espagnol Garzon va dévoiler au grand jour les crimes de Rabat Il se rendra dans les camps sahraouis pour enquêter sur le génocide marocain au Sahara occidental
Après avoir accepté, dans un premier temps, les plaintes de citoyens sahraouis contre des responsables militaires et politiques marocains pour “génocide et crimes de guerre”, le magistrat espagnol passe à l'acte en se rendant dans les prochains jours dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf afin d'entendre les témoins pour ficeler le dossier. Ce que redoutaient les autorités marocaines, à savoir l'ouverture d'une enquête officielle du magistrat espagnol Baltasar Garzon suite à soin acceptation de la plainte, déposée par des Sahraouis auprès de la justice madrilène pour “génocide et crimes de guerre” contre des responsables politiques et militaires marocains, est arrivé. En effet, selon la radio espagnol Cope, le juge espagnol a décidé de rendre, dans les prochains jours, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf pour auditionner treize témoins sahraouis, dans le cadre de son enquête. La même source a indiqué que “dans les camps de réfugiés, le juge Garzon auditionnera un total de treize témoins sahraouis accusant 32 responsables politiques et militaires marocains de crimes de guerre et génocide contre le peuple sahraouis”, depuis 1975, date de l'occupation militaire du Sahara occidental par le Maroc. Célèbre pour ses nombreuses enquêtes sur le terrorisme, Baltasar Garzon, qui fait partie de l'audience nationale espagnole, la plus haute instance pénale du royaume ibérique, avait accepté en septembre 2006 une plainte de citoyens sahraouis et de plusieurs organisations sahraouies et espagnoles de droits humains pour “délit de génocide, assassinat et torture commis par l'Etat marocain au Sahara occidental”. Se déclarant “compétent” pour instruire cette plainte, il avait déjà auditionné, en décembre 2007 à Madrid, quatre témoins sahraouis, entamant ainsi officiellement la procédure d'enquête sur le génocide du peuple sahraoui. Les auteurs de la plainte sont l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa), la Fédération espagnole des institutions solidaires avec le peuple sahraoui, la Coordination espagnole des associations solidaires avec le peuple sahraoui et l'Association espagnole de défense des droits de l'homme. Ces derniers ont affirmé que “depuis octobre 1975 et jusqu'à maintenant, l'armée marocaine a exercé une violence permanente” contre le peuple sahraoui dans une guerre d'invasion obligeant 40 000 Sahraouis à abandonner leurs foyers et à fuir dans le désert où ils furent “poursuivis et bombardés par les forces d'invasion avec le napalm, du phosphore blanc et des bombes à fragmentation”. L'avocat à l'origine du dépôt de la plainte avait précisé que “les crimes internationaux mentionnés portent sur des actes de génocide, torture, disparitions forcées de personnes, séquestrations, assassinats et blessures”. Il a également expliqué que “dans la plainte, sont relatées les circonstances dans lesquelles ont été perpétrés ces actes, comment 40 000 Sahraouis avaient dû fuir leur pays, comment ils étaient séquestrés, torturés, parfois jetés depuis des hélicoptères dans le vide, comment d'innombrables crimes étaient commis contre eux et tous les actes relevant du génocide”. Il est notamment précisé dans la plainte que le massacre du peuple sahraoui s'est prolongé durant plusieurs années durant lesquelles il a été soumis à la domination d'une puissance étrangère l'empêchant d'“exercer librement son droit à l'autodétermination, reconnu par la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'Onu de décembre 1960”. Reste à savoir maintenant comment réagiront les autorités marocaines à cette nouvelle démarche du juge Baltazar Garzon, qui ternira l'image de la monarchie en matière des droits de l'homme, alors que Rabat se prévaut d'être un exemple dans ce domaine ?