Dix-huit éditeurs nationaux ont pris part à la 22e édition de cette rencontre. Cette participation exceptionnelle, de par le nombre d'éléments qui composaient la délégation algérienne, répond en fait aux préparatifs que requiert une «Année de l'Algérie en France» imminente. En plus des éditeurs, regroupés sous la coupe de l'Association des éditeurs algériens que préside Smaïl Mezian (responsable de Casbah Editions, une des plus importantes maisons d'édition sur la scène nationale), des représentants du syndicat libre des libraires algériens sont venus agrémenter le tableau éditorial algérien de ce Salon. De retour de cette manifestation internationale, qui est considérée comme la plus importante après celle de Frankfurt, les participants estiment que la présence en force des professionnels de l'édition algérienne a eu les effets souhaités. En effet, les stands ont connu une affluence inhabituelle, non seulement de la part de la communauté algérienne établie en France, mais aussi de celle d'un public français curieux de découvrir une activité éditoriale qui renaît. Il est admis que le livre en Algérie connaît une reprise substantielle. Le dynamisme et l'originalité qu'essayent d'entretenir les petites maisons d'édition, même si la configuration actuelle de la discipline n'est pas des plus encourageantes, témoignent de leur volonté de sortir avec un produit compétitif. A cela, la certitude de l'existence d'une matière exploitable et qui s'avère être de bonne facture, comme l'atteste la consécration outre-mer d'auteurs bien de chez nous, galvanise les petites maisons qui ont choisi de miser sur le produit et non sur un marché que seules les grosses cylindrées peuvent gérer confortablement. Les visiteurs étaient curieux de saisir une littérature à sa source alors que jusque-là celle-ci devait s'exporter pour se faire entendre. Le Salon a été ponctué de séances de vente-dédicace animées par des noms comme Maysa Bay, Corinne Chevalier, Souad Khodja, Aberrazak Bouhara et Abdelkacem Aït Ouyahia. L'Algérie prévoit, elle aussi, d'organiser son salon international du livre. Aussi le président de l'Association des éditeurs, M.Smaïl Amzian, et le directeur général de l'Entreprise d'édition et de publicité, M.Abdelkader Khomri ont profité de cette rencontre internationale pour prendre attache avec les autres pays exposants. Le Salon a été marqué cette année par une baisse des visites, ce qui n'a pas été le cas pour les ventes. L'Italie, à l'honneur à cette 22e édition, a enregistré, à elle seule, plus de vingt mille ouvrages vendus, se plaçant ainsi en tête du palmarès. Cependant, les stands italiens ont vécu quelques perturbations. Des étudiants italiens et français ont tenu à manifester à ce Salon leur hostilité à la politique Berlusconi.