Plus d'une centaine d'avocats venus des quatre coins de la planète ont renouvelé le Conseil exécutif du Barreau pénal international. Le Barreau pénal international (Criminal Bar) s'est réuni durant trois jours au Cravath, Swaine and Moore Law Firm, sis à la 8e Avenue (entre les 49e et 50e Rues à New York, USA). L'objet était l'AG précédée par la réunion du Conseil qui avait été renouvelé récemment à l'issue des travaux qui auront duré trois jours. Une impeccable organisation - à l'américaine sans aucune aide de l'Etat ou du Mayor of New York, a permis de lourds débats, emportants parfois, et les orateurs ont tout fait pour apporter un éclairage sur la situation des libertés dans le monde. M.Wanda, M.Akin et Raymond Brown ont mené des débats sur leurs représentations des conflits où les victimes sont annoncées avec beaucoup d'émotion. George P.Fletcher, prof of Columbia Law School, ou encore Mirjam Blaak, amis de la Cour pénale, et André Laperriere, directeur exécutif du Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale ont été suppléés le lendemain par trois autres orateurs: Jurg Lauber, chef de cabinet de la Cour pénale internationale, Bruno Cathala, greffier de la Cour pénale internationale et Xavier Jean-Keïta, le conseil principal du Bureau du Conseil, pour donner un large aperçu sur la démarche de la Cour internationale et ses objectifs sans cesse étendus. A rappeler que les deux rapports des présidents (activités, développement et avenir du Barreau pénal international qui n'est pas ouvert à n'importe quel avocat d'où qu'il vienne), ont abordé les finances (nerf de la guerre), l'éthique et la déontologie judiciaires et sont allés droit aux élections et aux réélections de façon consécutive. Après une pause-café-thé, le Conseil fraîchement élu s'était donné rendez-vous le lendemain dimanche dans un cabinet d'avocats new-yorkais et là, on ne vous dit pas. Niché au 114e étage, ledit cabinet avait une salle de réunion aussi grande que deux salles d'audience de notre petite bâtisse nommée «Cour d'Alger». Les élus y évoluèrent à l'aise et les interventions ont été à la hauteur des plaideurs de classe que sont les avocats venus des quatre coins de la planète. La présentation des candidats nous a valu une fierté: celle de Maître Mohammed Walid Benflis appelé affectueusement par ses confrères «Maître B.M.W» qui sera élu haut la main ainsi que deux autres avocats arabes: Maroc et Egypte, et plus d'une douzaine d'avocats musulmans de tous les continents. Une vive discussion a tourné autour des changements de statuts (amendements) que les «Amerloch» adorent spécialement, eux qui sont anti-immobilisme et anti-routine. Le résultat des élections a donné au Costa-Rica, ce petit menu pays, une voix dans le Conseil -Maître Alvaro Burgo. Jens Gunnar Cordes des Philippines, Izunza Jose Luis de Mexico, Maître Thomas Viles, Maître Vincent Lucino de France que l'on présente comme le clone de Maître Vergès, Maître John Kalalaka Bamba de l'Ouganda - Vingt et un membres: Il y eut en tout: cinq représentants de l'Europe, cinq de l'Asie, cinq de l'Afrique, cinq de l'Amérique et un seul de l'Océanie. Il nous plaît, par ailleurs, de rappeler cette heureuse minute qui a vu Maître Mohammed Walid Benflis entrer en coup de vent dans la salle où l'AG battait son plein. Des sourires lui sont lancés, des poignets de mains sincères sont légion. Ce grand «B.M.W.» comme ont aimé à l'appeler ses confères de Philippine, d'Italie, d'Ouganda, du Maroc et d'Egypte, affichait une assurance certaine sans laisser apparaître une once d'arrogance et permettait surtout à ses pairs de remarquer cet avocat -jeune par ailleurs- algérien, spécialiste en droit des affaires, animé d'une grosse passion qu'il n'a nullement besoin d'affubler de quelconques artifices pour qu'on le remarque. Plus tard, une fois élu, il aura cette phrase: «C'est l'Algérie qui vient de recevoir une bouffée d'oxygène», car il faut le savoir, c'est le Belge, le bâtonnier de Bruxelles (Belgique), Maître Pascal Vandereven qui avait été élu président du Barreau pénal international, le Canada représentant l'Amérique du Nord ne gardera que la «mère-fondatrice» du BPI avec tous les égards dus à cette dame de fer bilingue qui dirigera le lendemain les travaux du Conseil exécutif qui a vécu de forts moments comme seuls les gens de la robe noire savent en créer. Maître Fabio Galliani avait ce sourire d'un juriste heureux de voir autant d'hommes et de femmes de droit vivre d'intenses minutes in New York. Au milieu de cette ambiance du Barreau de Montréal, Maître Slimane Mostefaï (voir entretien ci-contre) était heureux de voir un Algérien élu dans cette organisation non gouvernementale. Rappelons que c'est le bâtonnier du Deutchland qui a présidé les travaux, très bien secondé par le bâtonnier du Canada, cette avocate de fer véritablement la cheville ouvrière du Barreau pénal international qui s'est épuisée à tout entreprendre pour que ces trois jours soient un vif succès des droits de l'Homme où qu'il se trouve. Des assises tenues en grand, comme seuls savent le faire les enfants des USA lesquels, nonobstant l'Administration, les lobbies, la mafia du coin, la misère qui plane sur certaines couches, demeurent humbles dans le contact car dans ces terres, seule la compétence a la priorité et tout salaire a sa contrepartie et c'est un avis tranché avec ceci de particulier: que les Américains sont monolingues et ils vous diront: «there are our and others» -Il y a nous et les autres- et c'est peu dire...