Le BPI a été fondé le 15 juin 2002 lors de la conférence de Montréal. Il a tenu sa première assemblée générale à Berlin les 21 et 22 mars 2003, laquelle a réuni quatre cents juristes de plus de cinquante nations. Au cours de ce congrès, nous avons eu l'occasion de rencontrer un avocat algérien, Maître Slimane Mostefaï du barreau du Québec. C'était franchement une agréable surprise. Une petite interview nous a permis d'avoir une idée nette de ce que sont devenus nos exilés: Qui êtes-vous? Je suis avocat du barreau d'Alger depuis 1986, actuellement omis, donc en règle avec mon conseil de l'ordre mené par Maître Abdelmadjid Ailini que je salue. Je suis avocat du barreau du Québec depuis 1998 en y étant entré par la grande porte. Je participe au sein du Barreau international pénal depuis 2002, je compte à partir de 2009 m'impliquer de façon permanente au sein des organisations internationales. J'ai toujours eu cette flamme d'être au service de la justice. J'ai, au sein de mon bureau à Montréal, participé au développement de la communauté juridique en formant cinq stagiaires, aujourd'hui avocats talentueux et prometteurs. Je profite de cet entretien pour vous signaler que j'ai été à l'origine des procédures en 2002 qui ont permis de régulariser environs huit cents ressortissants algériens et ce n'était pas rien, vous l'admettez en pays du caribou. Que pensez-vous de l'organisation judiciaire en Algérie et ce, au vu de votre déjà longue expérience? Pour avoir été formé à l'université d'Alger, de la Sorbonne et à Montréal, je pense que l'organisation judiciaire doit faire l'objet d'un grand débat impliquant toutes les structures étatiques, sociales et économiques. Et un grand débat n'est pas fait pour être tronqué. Personne n'a le droit de donner des leçons. Le droit algérien s'est inspiré du droit (hélas) français principalement et l'on constate qu'en France, les réformes sont à l'ordre du jour et des vagues sont soulevées même si Sarkozy est avocat. Les questions les plus importantes à discuter en droit algérien, sont à mon avis, une franche et meilleure formation des magistrats, une revalorisation sensible de leurs fonctions, en outre les avocats doivent pouvoir jouer un rôle plus important au niveau des enquêtes préliminaires et de l'instruction en matière pénale, surtout que les membres du conseil du Barreau pénal international (BPI) assurent une excellente représentativité géographique grâce à la présence d'élus des cinq continents et des divers systèmes juridiques. De plus, quatre membres du conseil du BPI ont été désignés à titre de coordinateurs régionaux pour les régions d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes, d'Afrique subsaharienne et du Monde arabe. Le BPI réunit en son sein des barreaux nationaux et régionaux, les plus grandes organisations internationales d'avocats, ainsi que la plupart des juristes et avocats très impliqués dans la promotion d'une justice pénale internationale. Le BPI s'enrichit également de la connaissance et de l'expérience des organisations non gouvernementales qui, depuis des années, luttent sur le terrain pour que la CPI existe et prenne son plein essor. Notre représentativité, tant géographique que des différents systèmes de droit, s'accroît à chaque nouvelle adhésion, et nous conjuguons nos efforts pour accroître la sensibilisation des gouvernements quant à la nécessité de mettre en oeuvre un véritable système de justice pénale internationale, dans toute sa signification juridique durant tout le contexte que connaît cette représentativité, évidemment. Il est entendu pour être clair dans ce cas d'espèce que la Cour pénale internationale (CPI) est une cour indépendante permanente devant laquelle sont jugées les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale, à savoir les crimes de génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre.