«Le phénomène de la maltraitance des enfants est un problème bien réel dans l'espace social». Les spécialistes appellent à une prise en charge qui s'inscrit dans l'urgence, en désignant des équipes d'experts «multidisciplinaires», lesquels sont en mesure d'élaborer un programme «concret qui répond aux contours de ce phénomène en même temps que la poursuite du dépistage». Telles sont les conclusions auxquelles ont abouti des études réalisées par des psychologues du centre de santé médico-psychologique de Constantine. L'étude menée sous forme d'enquête avait concerné 192 enfants, tous scolarisés, dont 93 garçons, âgés de 12 à 17 ans. Les élèves ont été soumis à un questionnaire, «assez exhaustif», selon les enquêteurs, portant sur le phénomène de la maltraitance. Les résultats de l'enquête font ressortir que sur 93 élèves (garçons), 23 ont confié avoir subi des châtiments et insultes. Ils ont révélé également qu'ils ont été soumis à des punitions de la part de leurs parents et leurs enseignants. Dans 50% des cas, les enquêteurs ont établi que les humiliations portaient principalement sur leur «physique» ou leur «comportement». Par conséquent, les enquêteurs ont conclu que deux tiers de ces élèves sont, selon toute vraisemblance, attirés par des films violents. Alors que le quart des interrogés ont avoué leur penchant pour les films pornographiques, les deux autres tiers ont refusé de répondre au questionnaire. Ces mêmes enquêteurs sont parvenus à établir que sur l'ensemble des élèves testés, 10% déclarent avoir été exposés à des attouchements sexuels. Les 80% refusent de répondre. Concernant les 99 filles questionnées, les enquêteurs ont souligné que la moitié d'entre elles sont victimes, à ne pas en douter, de maltraitance, «aussi bien sexuelle que physique ou morale». Souvent par des personnes très proches. Les victimes développent des malaises déstabilisateurs et pathologiques qui s'enchaînent progressivement, donnant naissance à un stress au quotidien, des troubles psychologiques et entraînant des violences, des traumatismes physiques et des maladies psychosomatiques telles que le diabète, le cancer, l'asthme... Le phénomène a été sujet de débat en début du mois de décembre, lors du Séminaire international ayant pour thème «Ville et santé». Les spécialistes n'avaient pas caché leur inquiétude quant à l'ampleur que prend ce phénomène. Il est clair qu'il est temps d'agir en conséquence.