Près d'une vingtaine de bombes ont explosé durant les dernières 48 heures. En dépit des succès réalisés par les forces de sécurité engagées dans la lutte antiterroriste, la violence terroriste demeure. Si pour les services de sécurité, les guet-apens ne sont plus à redouter, il n'en demeure pas moins que l'action terroriste est de plus en plus présente en raison de la mobilité des petits groupes affiliés aux seriats, non fichés. Les terroristes perpétuent des attentats en fonction des moyens dont ils disposent. En un laps de temps, près d'une vingtaine d'engins de fabrication artisanale ont explosé dans différentes régions du pays. Les patrouilles des services de sécurité sont les plus visées. Les faux barrages, incursions nocturnes, subversions à outrance, rappellent brusquement une violence ayant prévalu durant les années 1990. Malgré combattue, la mobilisation du Gspc reste élevée à l'est du pays, Tébessa, Skikda, Khenchela, Batna, à un degré moindre au Sud-Est. Les observateurs de la scène sécuritaire redoutent que les concepteurs des actions terroristes et criminelles ne soient décidés à cibler, par une tactique déjà programmée, à l'image de ce qui se passe au Pakistan, toute la nation algérienne, n'épargnant, ni forces de sécurité, ni personnalité politique, économique ou diplomatique, ni citoyen. Des sources très au fait du dossier sécuritaire parlent d'un complot transnational contre l'Algérie. On croit savoir, selon les renseignements en possession des services de renseignements, que le Gspc aura à recourir aux «ceintures explosives» pour commettre des massacres collectifs. Dans cette configuration conjoncturelle, l'attentat perpétré contre l'ex-Première ministre et leader du Parti populaire pakistanais pourrait, par la bénédiction d'Al Qaîda, se reproduire en Algérie. Les criminels, pouvant frapper à tout moment, ont compris l'importance des tactiques et stratégies d'Al Qaîda. Dans son intervention, juste après les attentats du 11 décembre, ayant ciblé le Conseil constitutionnel et le siège de l'ONU, le ministre de l'Intérieur, et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, n'a pas écarté d'autres attentats du genre. Il sait de quoi il parle. Faut-il craindre le pire? Allons-nous assister à un retour de la violence? Tous les ingrédients semblent le confirmer, dans le temps et dans l'espace. Les derniers attentats commis aussi bien à Boumerdès, Bouira, Tizi Ouzou et autres wilayas ne sont que la partie visible de l'iceberg du Gspc qui vise a détruire les ressources et l'économie du pays. L'annonce de la filiation du Gspc à Al Qaîda n'est que l'aboutissement d'une étape et le commencement d'une autre.