Les Américains visent, selon la secrétaire générale du PT, à déstabiliser les pays allant du Pakistan à la Mauritanie en passant par l'Algérie. «L'attentat au Pakistan qui a coûté la vie à Benazir Bhutto est une recette de l'Administration américaine.» C'est en ces propos que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a réagi hier à l'ouverture de la réunion des présidents des APC du PT, aux derniers événements du Pakistan. En effet, Mme Hanoune a toujours remis en cause le fait que la revendication des attentats par Al Qaîda était une manoeuvre américaine. L'attentat au Pakistan est une preuve, a indiqué Louisa Hanoune, que les responsables américains veulent, coûte que coûte, réaliser leur plan du Grand Moyen-Orient. «C'est un plan qui vise à déstabiliser les pays allant du Pakistan à la Mauritanie en passant par l'Algérie», a-t-elle ajouté. Pour la porte-parole du PT, ce sont les intérêts pétroliers, en Algérie comme ailleurs, qui poussent les Américains à accréditer la thèse de l'existence de cette organisation terroriste en Afrique du Nord. «Comme ils (les Américains, Ndlr) ont justifié l'invasion de l'Irak et la présence de leurs troupes en Somalie, ils doivent bien justifier, à l'avenir, une mainmise sur les richesses de l'Algérie», estime-t-elle. D'ailleurs, a-t-elle argumenté, les responsables américains ont relancé l'idée de l'installation de leurs bases militaires en Afrique juste après les attentats du 11 décembre dernier en Algérie. Par ailleurs, évoquant les situations politique, sociale et économique du pays, Louisa Hanoune a dressé un constat inquiétant. Il y aura, a-t-elle précisé, des dérapages si aucun changement n'est effectué pour remédier aux problèmes qui se posent actuellement à la société. Pour elle, les crises économique et sociale du pays sont le résultat de l'Accord d'association de coopération de l'Algérie avec l'Union européenne (UE). Elle a expliqué, en outre, l'augmentation des prix des produits alimentaires alors que l'Algérie négocie son accès à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle a suggéré ainsi le gel de ce processus. Elle a critiqué également la politique de privatisation de Abdelhamid Temmar qu'elle a qualifiée comme visant à la désertification des entreprises publiques. Louisa Hanoune révélera, à ce propos, que le Conseil de gouvernement a dû consacrer deux jours à l'étude du dossier du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. «Ce qui prouve qu'il y a des contradictions dans la politique de Temmar», a-t-elle ajouté. S'adressant aux présidents des APC, Louisa Hanoune a instruit ses élus de respecter la loi communale. Mais aussi, sur ce sujet, elle a relevé des problèmes dans son application. Le PT se dit contre l'idée de la démocratie participative telle qu'annoncée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Elle menace, selon elle, les prérogatives du président d'APC qui sera obligé de partager la prise de décision avec les organisations non gouvernementales.