La bureaucratie compromet l'investissement dans la wilaya de Annaba, affirment nombre d'opérateurs économiques. Les investisseurs, domiciliés à la zone industrielle d'Annaba, accusent la Direction de la concurrence des prix (DCP) d'harcèlement. Ils menacent même de délocaliser leurs entreprises sous d'autres cieux, comme d'autres l'ont fait avant eux. Ces investisseurs accusent la DCP d'outrepasser ses prérogatives. Chaque mois, un investisseur est poursuivi en justice par la DCP. Plusieurs opérateurs implantés dans la région ont défilé devant la justice. Le dernier en date à subir les agissements de la DCP n'est autre qu'un importateur franco-palestinien de farine, que cette direction considère en situation illégale. Or, cet importateur de farine, blanchi par la justice, continue de subir le diktat de la DCP. Loin de se satisfaire du verdict de la cour d'Annaba, la DCP décide de porter l'affaire devant la Cour suprême. Une étape qui, selon la loi, ne freine en rien les activités de l'opérateur. Lors d'un point de presse, l'importateur en question a prouvé que son entreprise était loin d'être fictive. Documents à l'appui, il a présenté une attestation de rapatriement de plus de 104 milliards de centimes ainsi qu'un extrait de rôles pour répondre aux accusations relatives à l'évasion fiscale. Cependant, ces preuves ne semblent pas convaincre la DCP d'Annaba qui est allée jusqu'à interdire à l'investisseur de vendre son produit aux entreprises locales. Ce dernier s'interroge toujours sur les raisons réelles de cet acharnement: «Je ne comprends pas. D'une part, le président de la République encourage l'investissement arabe en Algérie et d'autre part les entraves bureaucratiques persistent au niveau de l'administration!». Voulant nous enquérir des détails de cette affaire, nous nous sommes rapprochés de la direction de la concurrence des prix. En vain. Le chargé de la communication se trouve en congé de récupération, l'intérimaire du directeur arguant que le directeur, en mission à Alger, n'est pas habilité à répondre aux questions de la presse. Il y a lieu de signaler que la DCP d'Annaba n'en est pas à son premier coup. L'entreprise Fali a été accusée d'importer du rond à béton d'Ukraine avant d'être acquittée par la justice à l'issue du rapport de contre-expertise d'analyses établi par le Laboratoire national quant à la propreté du produit. La DCP avait, en outre, accusé le producteur d'eau minérale Ifri de commercialiser une eau minérale cancérigène. Mais la justice avait une fois de plus tranché en faveur du producteur. Ce qui avait contraint le ministère du Commerce à émettre un communiqué d'excuses à cette entreprise pour les désagréments causés par la DCP. Quant à l'aboutissement de l'affaire de l'importateur de farine, on apprend qu'une commission d'enquête dépêchée par la présidence serait à Annaba à cet effet.