Si après la pluie, vient le beau temps, en matière politique, après toute élection, c'est le blocage. Un mois après les élections locales du 29 novembre dernier, le spectre du blocage plane toujours. Sur les 45 communes que compte la wilaya de Bouira, 16 sont en panne d'Assemblées. Une situation observée à chaque renouvellement d'exécutif. Les raisons sont d'ordre partisan ou personnel. Cette situation de blocage creuse davantage le fossé existant entre les élus des différentes formations politiques, voire même d'une seule formation. Si la question, jugée préoccupante, de «qui travaille avec qui?» ne suscite pas la curiosité des élus, il n'en demeure pas moins que la problématique complexe de «à qui profite le blocage?» reste suspendue. La réponse à cette interrogation ne peut venir du citoyen, las d'entendre les beaux discours tenus lors de la campagne électorale, et encore moins de l'heureux élu, même s'il a bénéficié de l'aval populaire. Aussi bien l'un que l'autre n'ont récolté que le statu quo d'une situation de plus en plus dégradante, entamée durant les mandats passés, en matière de développement local. Les APC de Bouira, Bechloul, El Asnam, Ath Mensour, Bouderbala, Kadiria, Haïzer et Chorfa..., pour ne citer que celles-ci, sont sous l'emprise du tourbillon des historiettes partisanes. Une conjoncture qui efface les lueurs d'espoir tant attendues et brouille toutes les pistes à une population qui peine à percevoir le bout du tunnel. Face à l'état de stagnation caractérisant les Assemblées communales, un autre joug pèse lourdement sur ces entités. Un déficit d'environ 30 milliards de centimes touche 29 communes rien que pour l'année 2007, bien que cette situation est plus ou moins rassurante, comparativement à l'année 2006, où 39 communes ont été signalées déficitaires de 45 milliards de centimes. Ces écarts financiers, manquants par rapport aux budgets annuels loués aux communes, sont pris en charge chaque année par le fonds commun des collectivités locales. D'autre part, les résultats de chaque fin d'année financière laissent poser des questions sur le mode de gestion et les différentes techniques relevant de la classification logique des priorités. Déficit, blocage et mauvaise gestion, l'éternel leitmotiv qui ne cesse de ronger les collectivités locales, et contre lequel une décision politique doit voir le jour, pour remettre de l'ordre dans l'intérêt commun. Les formations politiques sont appelées aussi à s'en passer de leurs dogmes politiques afin de relancer le train de développement, le temps d'un mandat. Plusieurs communes vivent dans la pauvreté et l'isolement, en dépit des promesses des élus.