L'opposition met donc la pression sur les autorités de la wilaya. Les élus FLN, RCD et indépendants Ikhadim, représentant la majorité des 2/3 de l'assemblée communale de Chemini, issue du dernier scrutin partiel de proximité, interpellent le wali de Béjaïa à l'effet de traduire dans les faits la destitution prononcée à l'encontre de l'actuel maire le jour même de son installation avec une majorité relative. Les cosignataires de cette déclaration rappelant que «la destitution a été prononcée en présence d'un huissier de justice et conformément à l'article 55 du code communal». Partant, ils dénoncent «la résiliation de nombreux contrats des agents recrutés dans le cadre de l'emploi de jeunes». En un mot, l'APC de Chemini est bloquée. Les élus de l'opposition soulignent, pour preuve, l'hésitation du maire pour convoquer une session de l'assemblée pour installer l'exécutif communal. «Par peur d'être bloqué», notent-ils dans la déclaration. Si ce bloc d'opposition qui comprend deux élus du FLN, deux du RCD et deux de la liste des indépendants, se maintient, aucun fonctionnement n'est possible sachant que cette alliance d'opposition qui constitue les 2/3 de l'assemblée peut empêcher par un vote négatif la désignation des adjoints au maire ou toute autre délibération allant dans le sens du fonctionnement de la municipalité, qui relèvent du vote des membres de l'assemblée. L'opposition met donc la pression sur les autorités de la wilaya en évoquant le retard en matière de développement que peut engendrer la persistance de cette situation. A Béjaïa, elles sont au total 44 communes à vivre sous le spectre du blocage, si les maires sont installés sans accroc conformément au code communal qui donne la présidence de l'assemblée à la liste ayant obtenu le plus grand nombre de sièges, il n'en est pas de même pour l'installation des exécutifs et pour le fonctionnement relevant d'un vote de l'assemblée dans sa totalité. Partant, il devient nécessaire de contracter des alliances avec d'autres listes. Mais force est de constater que cette éventualité n'est pas toujours facile et lorsque les autres listes se constituent en bloc d'opposition, le blocage devient inévitable. La commune de Chemini est un exemple en la matière. Cette localité est partie pour connaître une situation de blocage. Comme Chemini, d'autres communes de la wilaya de Béjaïa vivent la même situation. Le FFS, qui détient 22 communes dont 16 avec une majorité relative, se voit dans l'obligation de trouver des partenaires pour pouvoir gérer. Jusqu'à présent très rares sont les exécutifs donnés installés en raison des difficultés rencontrées dans les tractations. On constate qu'il est bien plus facile pour les partis de s'allier dans l'opposition provoquant des situations de blocage que lorsqu'il s'agit de constituer des alliances pour permettre une gestion fluide. Dans la commune de Béjaïa, une alliance s'est constituée au lendemain de l'annonce du verdict des urnes entre le FFS, le RCD et les deux listes d'indépendants pour bloquer le FLN. Ailleurs, c'est le FFS qui en pâtit. Le RND n'y échappe pas pour autant. La situation que vit la commune de Chemini risque de faire l'effet boule de neige avec toutes les conséquences néfastes sur le développement local. Une APC bloquée signifie absence de projets de développement et de prise en charge des préoccupations quotidiennes de ses habitants. Les citoyens, qui croyaient à la fin du calvaire né de l'absence d'assemblées légitimes, se voient plongés dans une autre situation tout aussi inextricable. Légalement, le wali peut procéder à la dissolution des assemblées bloquées 45 jours après l'installation. Les élections refaites peuvent aboutir à la même situation. L'idéal réside dans la révision du code communal de façon à prévenir ce genre de situation. C'est en projet dit-on, mais en attendant, le citoyen ne voit pas le bout du tunnel.