L'accord franco-algérien de 1968 n'en prévoit pas la possibilité, selon le gouvernement français. En France, le passage aux quotas d'immigration se précise. Les préfectures françaises ont été instruites de délivrer des autorisations de travail aux étrangers. La liste est très restreinte. Près de 30 emplois sont proposés aux ressortissants non européens rencontrant des difficultés de recrutement selon une circulaire gouvernementale rendue publique vendredi. Les Algériens et les Tunisiens sont exclus de cette liste. La liste de ces emplois a été élaborée, selon la presse française, en concertation avec les organisations patronales, et avait été rendue publique début novembre. Elle s'étend à 150 métiers pour les Européens de l'Est, le plus souvent peu qualifiés. Pourquoi les Algériens n'ont donc droit à aucune de ces dispositions alors qu'ils représentent près de 30% des entrées permanentes en France? Certains analystes argumentent cette décision en raison des dérogations prévues au titre du regroupement familial. D'après la presse française, le gouvernement se réserve la possibilité de mettre cela dans la balance lors d'une éventuelle renégociation des accords franco-algériens de 1968 et franco-tunisiens de 1988. Cette décision inquiète néanmoins les immigrés algériens en France surtout après les précisions du gouvernement français. En fait, ce dernier remet en cause l'accord franco-algérien de 1968, actualisé en 2001, relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles. Selon le gouvernement français, cet accord ne prévoit pas la possibilité de l'applicabilité de cette liste aux Algériens. Ce qui accentue la crainte des immigrés algériens qui se sentent de plus en plus menacés par la nouvelle loi sur l'immigration. Surtout, lorsque la circulaire du ministère annonce que pour les Tunisiens, des négociations sont prévues dans les prochaines semaines et de nouvelles instructions seront données. Pourtant, dès l'adoption de la nouvelle loi orientée vers l'immigration sélective, juristes et avocats ont affirmé que celle-ci ne s'applique pas aux Algériens en vertu des accords liant les deux pays. Les Algériens commencent même à douter de la concrétisation des engagements des autorités françaises envers leur pays. A plusieurs reprises, nos ministres ont parlé de l'importance de veiller à ce que la circulation des personnes se fasse dans de meilleures conditions. Au niveau français, on a entendu beaucoup de discours très encourageants, dans ce sens. Il serait difficile de connaître les raisons profondes qui incitent encore une fois les autorités françaises à durcir, sans commune mesure, la loi relative à l'immigration. Toutefois, il y a lieu de retenir d'une part, que la révolte des banlieues de novembre 2005 a fait apparaître de manière flagrante la misère sociale et a fait désigner l'immigration clandestine comme étant responsable des maux de la société et serait, aux yeux des hommes politiques, à l'origine des événements qui ont secoué la France. La circulaire met donc en application le concept d'´´immigration choisie´´, développé par le président français Nicolas Sarkozy. Au moment de l'élaboration des listes de métiers, en novembre, des syndicats avaient dénoncé la logique gouvernementale. Ils avaient jugé choquant de choisir ou de rejeter les travailleurs migrants en fonction de leur utilité économique et que l'on restreigne parallèlement la possibilité pour ces mêmes travailleurs de vivre en famille.