A 22 ans, cette talentueuse comédienne a réussi à décrocher le Fennec d'Or pour l'année 2007. Bouchra Akbi s'est imposée au public algérien grâce à son rôle principal dans le feuilleton Le Printemps noir. L'Expression: Commençons par la question traditionnelle: comment avez-vous débuté dans le domaine de la comédie? Bouchra Akbi: C'était en 2000 avec le concours de Miss El Djamila. J'ai remporté le Premier prix. Ceci m'a ouvert les portes du mannequinat. Les défilés, les séances photos pour les magazines, les concours de beauté se sont alors enchaînés (première dauphine de Miss Algérie 2004). Comment vous est-elle venue l'idée de vous présenter à ce concours? Ce n'est même pas moi qui ai envoyé ma candidature, c'est ma copine, à mon insu. Comment êtes-vous passée du mannequinat à la comédie? La comédie a toujours été un rêve pour moi. J'ai entendu parler d'un casting pour un feuilleton télévisé (El Ghayeb), alors je me suis présentée. J'ai été sélectionnée et on m'a attribué un petit rôle. Sur quelle base aviez-vous été sélectionnée? Le réalisateur m'avait supervisée grâce à ma spontanéité et mon naturel face à la caméra. Il a voulu me confier un rôle plus important, mais ce n'était pas possible à l'époque, j'étais lycéenne et je ne pouvais pas m'absenter pour de longues périodes. Ce petit rôle m'a tout de même aidée, c'était mon premier contact avec le monde de la télévision. Vous êtes très vite passée de petits aux principaux rôles. Est-ce un coup de chance? A vrai dire, je crois que j'ai eu beaucoup de chance. Je suppose que je possède tout de même un talent de comédienne et j'ai travaillé très dur pour interpréter au mieux mes rôles. C'est Le Printemps noir qui vous a fait connaître au public algérien. En lisant le scénario pour la première fois, aviez-vous imaginé le succès de ce feuilleton? Quand j'ai lu le scénario pour la première fois, j'ai tout de suite su que c'était un bon rôle. L'histoire est vraisemblable et très proche de la société algérienne. Je ne peux pas vous dire que je m'attendais au succès, c'est plutôt un espoir au vu des efforts fournis - je parle de toute l'équipe qui mérite d'être encouragée. Je tiens à préciser que mon rôle dans le Printemps noir n'était pas mon premier rôle principal. J'ai déjà eu un rôle dans un court métrage, Cousines, de Liès Salem, qui a décroché le César du meilleur court métrage en 2004. Vous avez été nominée pour le Fennec d'Or en 2005, pour le meilleur principal rôle féminin, mais vous ne l'avez pas remporté. Etait-ce une déception? Bien au contraire. Le fait d'être nominée aux côtés de grands noms était déjà un honneur pour moi. Vous êtes-vous attendue à le remporter (le Fennec d'Or), l'année d'après? Je m'attendais à être nominée mais je n'étais pas sûre de le remporter. De toutes façons, on ne peut pas prévoir ce genre de choses, tout ce qu'on peut faire, c'est espérer. Lorsque mon nom a été prononcé, je ne savais comment décrire ma joie. Que peut rapporter une récompense de ce genre à un comédien? De l'encouragement! On a besoin d'être reconnu pour continuer. On a besoin que quelqu'un nous dise qu'on est sur la bonne voie et qu'on fait du bon travail. Lorsqu'on vous a donné la parole, au moment de vous remettre le trophée, vous avez remercié vos parents. Quel rôle ont-ils joué dans la vie de Bouchra l'actrice? Ils m'ont encouragée dès le départ, en ayant confiance en moi et m'ont appris à me faire confiance à mon tour. Leur soutien a été très important et ils étaient là à chaque fois que j'avais besoin d'eux. Pourquoi avez-vous pleuré quand Mourad Khan a parlé de votre frère Mirou lors de la Caméra cachée du mois de Ramadhan 2006? Mourad Khan était entré dans la peau d'une sorte de devin ou sorcier. Tout était préparé pour me faire croire que c'était le cas. J'étais déjà morte de peur avant même que les caméras ne soient allumées. Lorsqu'il a prononcé le prénom de mon frère, j'ai eu une sacrée frousse, je ne peux pas expliquer cela, mais j'ai eu une peur bleue. Mirou est le chouchou de la famille, il n'est pas mon petit frère, il est comme mon propre bébé. Pendant plus d'une année, on vous a vu animer le magazine de consommation Aïnek mizanek. L'animation était-elle parmi vos projets? Je suis une personne qui aime toucher à tout. Lorsque j'ai démarré ma carrière, j'ai voulu explorer tous les métiers du show et j'en ai exercé quelques-uns. La chance était de mon côté. Vous ne pensez pas que ce touche-à-tout vous empêche de vous spécialiser et ainsi de maîtriser un domaine bien précis? N'oubliez pas que je n'ai que 22 ans, ma carrière est à ses débuts. Je crois que ce touche-à-tout m'aidera à avoir une idée globale du métier. En ce qui concerne la spécialisation, je pourrais me décider le moment voulu. Vous avez réalisé certains de vos rêves, quels sont ceux qui ne le sont pas encore? Dans un proche futur, mon rêve c'est de réussir mes études. A long terme, je voudrais faire quelque chose en l'honneur de la femme algérienne: un film, un feuilleton...Je ne sais ce que cela peut être, ou comment pourra-t-il honorer la femme algérienne, tout ce que je sais, c'est que cela me tient à coeur de le faire. J'avais participé à un défilé de mode en France dans le cadre de «L'Année de l'Algérie en France». Vous ne pouvez imaginer à quel point j'étais fière de représenter la femme algérienne. J'ai encore un rêve personnel à réaliser, celui d'emmener mes parents à La Mecque.