Cette décision démontre que Al Qaîda Maghreb est un ennemi à forte capacité de nuisance. Suite à des menaces directes des mouvances terroristes, le rallye Dakar-2008 est annulé. C'est ce qu'a annoncé Amaury Sport Organisation (AOS), organisateur de cet événement, dans un communiqué rendu public vendredi dernier à Lisbonne. Sans précédent dans les annales du rallye, cette annulation vient confirmer que le Gspc ou Al Qaîda Maghreb est un ennemi à forte capacité de nuisance et qu'il ne faut surtout pas le prendre à la légère. Les menaces ne peuvent être que réelles pour que AOS baisse les bras cette fois-ci et accepte d'encaisser des pertes financières considérables. Le Rallye Dakar a été retranché de 02 étapes dans l'édition 2007 alors qu'en 2006 et 2000, on avait recouru à la mise en place des ponts aériens. Des mesures qui ont été prises pour faire face à des menaces terroristes mais sans arriver au point d'annuler cette manifestation sportive de dimension internationale. Etienne Lavigne, premier responsable du Rallye Dakar, avait pourtant affirmé, 4 jours après l'assassinat des touristes français, que l'épreuve aura lieu et que «les conditions de sécurité sont réunies». Le temps ne lui a pas donné raison puisque les autorités françaises ont beaucoup insisté sur les risques pesant sur la course et AOS a fini par s'en convaincre. En effet, les organisateurs ont précisé, dans leur communiqué, que la décision d'annuler ce rallye programmé du 5 au 20 janvier entre Lisbonne et Dakar, est intervenue sur «recommandation du gouvernement français, en particulier le ministère des Affaires étrangères». Kouchner a averti que «c'est dangereux...,c'est une région très incertaine traversée par les réseaux d'Al Qaîda Maghreb», parlant de la Mauritanie qui abrite 8 des 15 étapes du rallye. De son côté, le directeur des sports de France a déclaré: «On en est à deux recommandations de prudence du gouvernement et je pense que la menace sur la traversée de la Mauritanie est bien réelle, au-delà du brigandage qu'on a pu connaître dans les années précédentes. Là, c'est effectivement une menace armée de groupes déterminés, voire kamikazes», a-t-il déclaré sur Europe 1. L'assassinat de quatre touristes français le 24 décembre en Mauritanie a été évoqué par ASO qui a précisé que «la menace terroriste a anéanti une année de travail, d'engagement et de passion pour tous les participants et acteurs». Toujours en Mauritanie, 3 soldats ont été tués le surlendemain de l'attaque précitée. Indiquons que les islamistes armés se font de plus en plus présents dans la vaste étendue désertique reliant le Maroc, l'Algérie, le Mali et la Mauritanie. Cela a commencé exactement en 2005 quand le Gspc a attaqué une base militaire mauritanienne près de la frontière algéro-malienne. L'incursion s'est soldée, selon un bilan officiel, par quinze soldats et cinq assaillants tués. L'heure est à la coordination des efforts entre les pays de la région pour faire face au péril terroriste.