Leur présence en cette période préélectorale peut être bénéfique pour l'Algérie. L'Algérie accueille, depuis hier, une délégation de la Cour suprême américaine conduite par M.Clifford Wallace et ce, après l'invitation du président du Conseil constitutionnel M.Saïd Bouchaïr. Deuxième du genre après celle de la NDI (National Democratic Institut), cette délégation aura pour mission, lors de ce séjour d'une dizaine de jours, d'examiner «les voies et moyens de renforcer la coopération et les échanges avec les instances judiciaires, de contrôle et parlementaires algériennes» indique le communiqué du Conseil constitutionnel. Une série de communications portant sur le système judiciaire américain, les droits individuels et collectifs ainsi que sur les exigences d'un système judiciaire indépendant dans une société démocratique sera présentée par les membres de cette délégation dans la perspective d'éclairer leurs homologues algériens sur un nouveau mode de fonctionnement de la justice «plus démocratique et libre». Cette visite intervient, par ailleurs, au moment où l'Algérie s'apprête à franchir un nouveau cap avec la tenue des élections du 30 mai prochain, ce qui aidera, selon des observateurs avérés, les professionnels de la justice algérienne à s'imprégner des mécanismes de fonctionnement de la justice américaine qui a prouvé, à maintes reprises, son pouvoir de régulateur et ses capacités de contrôle et de prise de décisions dans des affaires litigieuses comme celle rencontrée lors de la dernière élection présidentielle américaine qui a suscité l'intervention de la Cour suprême qui, faut-il le rappeler, est considérée comme étant la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis, afin de trancher définitivement sur le candidat gagnant. La Cour a tranché, cependant, en faveur de Bush en cassant l'arrêté de la Cour suprême de Floride. A vrai dire, la visite des experts américains dans le domaine judiciaire ainsi que celle de la NDI entre dans le cadre de l'accompagnement au processus de la démocratisation de l'Algérie qui s'est lancée dans la réforme de ses systèmes, notamment la justice. Cette dernière, inspirée du système napoléonien dans l'élaboration des lois, est avérée caduque et révolue compte tenu du contexte actuel du développement. Il faut ajouter à cela, les réactions hostiles de la sphère politique vis-à-vis de la justice algérienne en dénonçant ces incompétences clairement avérées notamment lors de la fraude électorale. La présence de la magistrature américaine en cette période préélectorale peut être, donc, bénéfique pour l'institution judiciaire qui espère tirer profit des expériences afin d'installer un climat de confiance et de sérénité qui permettra un bon déroulement des élections.