Les populations de Tamanrasset, wilaya frontalière au sud du pays, attendent le président de la République impatiemment. Au menu, des revendications qui seront soumises, aujourd'hui, au chef de l'Etat, en visite officielle à Tamanrasset; des doléances très importantes ayant trait surtout aux derniers développements survenus au Sahel. Primo, il faut qu'il y ait une autre wilaya frontalière, soit In Guezam, In Salah ou Tin Zaouatine, une région sensible, exposée à tous les dangers qui proviennent du Sahel. C'est le mouhafedh du FLN à Tamanrasset, député aussi à l'Assemblée populaire nationale, Mahmoud Guemama, qui nous a fait part de cette revendication qui, selon lui, s'impose avec acuité. Elle sera soumise dans le cadre du nouveau découpage administratif. «Nous nous inquiétons pour nos enfants, car la question de la rébellion targuie est d'abord une affaire d'argent», nous a déclaré notre interlocuteur. C'est dire que Tamanrasset, région-transit avec les pays du Sahel, à savoir le Mali et le Niger, est sensible au degré le plus élevé, eu égard aux connexions, souvent illicites, avec le nord du Niger et le Mali qui abritent l'essentiel des populations targuies, mais aussi les mouvements de rebelles targuis. C'est pourquoi une région-barrière est devenue une urgence, à en croire Mahmoud Guemama. Trois régions de la wilaya de Tamanrasset, d'une étendue plus vaste que l'Hexagone, en l'occurrence In Guezzam, In Salah et Tin Zaouatine, sur la bande frontalière, sont proposées au statut de wilayas. Laquelle mesure, à entendre le mouhafedh, devra alléger la charge de la wilaya de Tamanrasset, devenue, au fil du temps, l'eldorado des contrebandiers surtout et des migrants clandestins. Aux pays du Sahel, considérés comme étant une véritable poudrière, des mouvements de rébellion se sont fait entendre depuis quelque temps, demandant l'accélération du développement des régions targuies au Mali, ou encore une répartition légale des richesses minières, un slogan porté haut et fort par les Touareg du nord du Niger. En Algérie, le cheikh Akhamoukh représentait à un certain moment l'autorité morale chez les populations touarègues. La visite qu'effectue aujourd'hui le chef de l'Etat à Tamanrasset est une aubaine pour trouver une solution définitive à la problématique qui prévaut au nord du Mali et du Niger. La tâche n'est pas facile surtout lorsqu'on sait que les Touareg de ces régions vivent souvent au rythme des influences étrangères. La cause targuie a pris, faut-il le reconnaître, une tournure inquiétante depuis l'appel controversé du guide libyen Mouamar El Gueddafi qui a invité les populations targuies du Sahel à se fédérer. D'où la nécessité de ceinturer les frontières algériennes pour écarter le danger. Aussi, l'installation d'une personnalité jouissant d'une autorité morale n'est pas écartée. Cette dernière sera appelée à jouer le rôle de médiateur auprès des populations targuies. C'est la revendication de taille que comptent inscrire les citoyens de Tamanrasset sur le registre des doléances à soumettre au chef de l'Etat, en visite à Tamanrasset. A cela s'ajoute, se référant aux déclarations de notre interlocuteur, une motion de soutien pour briguer un troisième mandat présidentiel. C'était attendu! Ce n'est point une surprise d'autant que cela provient du parti de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, représenté à Tamanrasset par un certain Mahmoud Guemama, chargé d'accomplir «le devoir» depuis sa wilaya d'origine. Cette motion fait suite à une mobilisation maximale des organisations satellites du FLN, appelées à porter le flambeau dans le but de soutenir le troisième mandat réclamé au président de la République. Au menu de la visite, plusieurs projets de développement seront inaugurés et/ou lancés par le chef de l'Etat. Lors de son premier mandat, le président Bouteflika avait promis une université et de l'eau potable aux populations. Chose promise, chose due. Cette fois-ci, les hommes bleus réclament une structure hospitalière universitaire.