Le Président a eu droit à un bain de foule avec pour seul slogan «un troisième mandat». Le chef de l'Etat effectue, depuis hier, une visite dans la wilaya de Tamanrasset. Au menu de son agenda, plusieurs projets de développement à inaugurer. Le président a été accompagné par une bonne partie du staff gouvernemental, mais surtout par Nouredine Yazid Zerhouni, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, très attendu aujourd'hui, lors du point de presse où il reviendra sur les derniers développements de la situation politique et sécuritaire. C'est l'idée d'un troisième mandat qui revenait telle une prière collective animant sans relâche l'esprit des croyants. Un accueil populaire a été réservé au chef de l'Etat, comme à l'accoutumée. Et, tout le monde scandait, d'une seule voix, comme un seul homme, «Ouhda thalitha» (troisième mandat). Tam était ornée, hier, de toutes couleurs. Le soleil qui se cachait tantôt derrière les nuages, arrivait à se libérer pour donner une lueur au décor de cette journée loin d'être comme les autres pour les populations de Tamanrasset. Le président de la République visite pour la troisième fois la terre chérie des hommes bleus. L'horloge affiche 10h30 et sonne l'arrivée du président à l'aéroport d'Aguenar de Tamanrasset, rebaptisé, à l'occasion, aéroport d'Ag Akhamoukh, la plus haute autorité morale chez les populations targuies de l'Algérie, décédé en 2005. Rebaptiser l'aéroport d'Aguenar en son nom constitue pour le chef de l'Etat une forme de reconnaissance et de mérite pour tous les efforts qu'il avait consentis auprès les Touareg, exposés depuis toujours aux influences de certains chefs d'Etat de la région. Seconde escale de la visite: l'inauguration du «fameux» et «titanesque» projet qui consiste à mobiliser les eaux souterraines d'In Salah vers Tamanrasset, sur une double voie de 750km. Pour le président Bouteflika, «le projet étant très stratégique au même titre que le Beni Haroun, le Taksebt et le MAO». Sur place, le chef de l'Etat a recommandé l'installation de bases de vie tout le long du réseau de mobilisation, histoire de fixer les populations locales. Cela s'inscrit, même si la déclaration n'a pas été faite de manière solennelle, dans le sillage de la prise en charge de la région sud qui abrite l'essentiel des populations targuies algériennes. Néanmoins, Abdelaziz Bouteflika, dans ses déclarations, a reconnu que la région est «sensible» et nécessite une prise en charge particulière. Dans ce sens, le projet de l'alimentation en eau potable de Tamanrasset à partir d'In Salah devra couvrir les besoins en AEP de cette wilaya jusqu'à l'horizon 2050. Cette réalisation qui devra être réceptionnée dans un délai ne dépassant pas fin 2009 est couverte par une cagnotte budgétaire de plus de 30 milliards de dinars. Les travaux sont à la charge de 6 groupements d'entreprises, chose qui démontre l'importance du projet. Le chef de l'Etat a inauguré également, entre autres projets, un campus universitaire de 2000 places et de 1000 lits, une cour de justice et une galerie pour les activités artisanales, culturelles et touristiques. Sur l'avenue principale de Tamanrasset, une ville touristique par excellence, le président a été accueilli par une foule grandiose, qui commençait à envahir les lieux dès les premières heures de la matinée. Un bain de foule proprement dit attendait le président. Plutôt, un véritable déferlement d'hommes bleus. Fidèle à ses habitudes, Abdelaziz Bouteflika tout au long de son passage, saluera, la main levée, les populations venues à son accueil. Mais un dispositif de sécurité draconien a été mobilisé pour les besoins de l'événement. Des agents de sécurité s'appliquaient à tenir d'une main de fer les barrières censées endiguer les mouvements de foule le long des trottoirs. La foule dans son ensemble scandait «un troisième mandat», une requête revendiquée, depuis quelque temps, à cor et à cri par le parti d'Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN. Dans la journée d'hier, le chef de l'Etat a parcouru plusieurs kilomètres, pour inaugurer plusieurs autres projets. Dans l'après-midi, le chef de l'Etat devait lancer aussi les travaux d'un centre de formation et d'apprentissage, 1028 logements, des infrastructures éducatives et d'autres à caractère social. Le président se rendra également à In Salah, où l'attendent plusieurs autres projets, notamment les champs captants et les stations de pompage des eaux souterraines. Le ministre de l'Intérieur est attendu, quant à lui, sur les questions d'ordre sécuritaire.