Le niveau actuel des salaires des juges ne les met pas à l'abri des pressions et des tentations. Le projet de loi amendant le Code des procédures civiles et administratives a fait l'objet de vives critiques de la part des députés de l'APN. L'amélioration des conditions socioéconomiques des magistrats a été le point nodal des interventions des députés. «On ne peut pas parler de l'indépendance de la justice sans libérer, au préalable, les juges des contraintes matérielles», a soutenu Kouadri, député du MSP, citant l'exemple des présidents de cour souffrant de la crise du logement. «Le niveau actuel des salaires des magistrats ne les met pas à l'abri des pressions et des tentations», dira, de son côté, Ahmed Kigi du RND. Ce dernier plaidera également pour «l'installation d'une instance chargée de veiller au respect de l'application des lois». Selon lui, l'Algérie n'a pas un problème de promulgation de lois mais un problème de mise en application des textes adoptés par l'APN. La députée du PT, Djamila Dehmani, abordera, quant à elle, le point relatif au temps imparti à l'examen de ce grand projet comportant 1063 articles. «L'élaboration de ce texte a duré plus de 5 années et sa mise en application nécessite un an de préparatifs. Pourquoi alors voulez-vous qu'on le débatte en l'espace de deux jours?», s'est-elle interrogée. Les intervenants ont abordé plusieurs questions comportant des ambiguïtés. Il s'agit, entre autres, du renforcement des droits de la défense, du contrôle de la Cour suprême et du Conseil de l'Etat. «Nous avons envoyé une délégation de haut niveau à Guantanamo où l'on a constaté l'incarcération de 17 Algériens», a rappelé hier Tayeb Belaïz, ministre de la Justice en marge des travaux de l'APN. Interrogé sur un éventuel retour de ces détenus en Algérie, le garde des Sceaux rétorquera que «tout Algérien a le droit de rentrer chez lui. Mais les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme seront traduites devant la justice». S'agissant de l'arrivée attendue d'une délégation d'avocats américains en Algérie, Belaïz en exclura tout lien avec l'affaire des 17 détenus. «C'est une visite ordinaire d'échange d'expériences», a-t-il soutenu.