Le président de l'équipe de la Kabylie prévoit une phase retour du championnat infernale où le moindre point vaudra son pesant d'or. L'Expression: La JSK est première à la fin de la phase aller de la compétition. Pensiez-vous la voir à cette place au début de la saison? M.C.Hannachi: La JSK est le club le plus titré du pays. A ce titre, il lui est interdit de se contenter de jouer des rôles secondaires dans la compétition. Je ne vous dirai pas que je misais, coûte que coûte, sur la première place mais elle ne pouvait pas terminer au-delà de la troisième place. Il faut dire qu'en plus de ses bons résultats, elle a bénéficié d'un coup de pouce de la part de certains clubs comme le CABBA et la JSMB qui ont stoppé ses principaux concurrents dans des matchs en retard. Effectivement, mais cela fait partie des aléas du championnat et cela prouve qu'il n'y a pas des clubs qui partent battus d'avance. Ceci dit, notre première place, nous la devons, essentiellement, à nos joueurs qui ont su donner à l'équipe l'élan nécessaire pour atteindre la position dans laquelle elle se trouve. Cette belle aventure a été, cependant, ternie par une élimination prématurée de la Coupe d'Algérie. Inutile de se lamenter. Je ne vais tout de même pas vous dire que cette élimination ne nous a pas fait mal. Quand on s'engage dans une compétition, on essaie de faire en sorte d'aller le plus loin possible. Cela n'a pas pu se faire, tant pis. Nous avons été déçus, mais sans plus, car la Coupe d'Algérie nous n'en faisions pas un objectif à atteindre. D'autant que cela va vous libérer du temps pour se reposer en vue d'autres échéances. Je ne vous le fais pas dire. La JSK est soumise à un rythme de compétition incessant depuis au mois trois saisons. Elle n'a, pour ainsi dire, pas pris de vacances. Elle s'apprête à disputer une phase retour de championnat qui s'annonce très disputée et va devoir, bientôt, disputer la Coupe d'Afrique. Le fait qu'elle ne soit pas concernée par la Coupe d'Algérie va l'aider à mieux récupérer sur le plan physique. Justement, à propos de Coupe d'Afrique, quel sera l'objectif de la JSK? Elle essaiera d'aller jusqu'à la phase de poules. Je considèrerais cela comme un bel exploit de sa part. Oui, mais cela pourrait être sa 3e phase de poules de suite. Ne va-t-elle pas se montrer plus ambitieuse? Nous le voudrions bien, mais il faut savoir être réaliste. La Ligue des champions nécessite des moyens que la JSK ne possède pas. En tout cas, elle est nettement moins dotée sur ce plan que plusieurs clubs. Nous savons garder les pieds sur terre. Nous n'allons pas dire que la JSK va gagner cette compétition, alors qu'elle pourrait se faire éliminer d'entrée de jeu. Nous sommes vaccinés contre une telle situation. Vous jouez là au défaitiste. Non au réaliste. J'ai assez d'expérience pour savoir que la Ligue des champions est une compétition extrêmement difficile. Bon, cela ne veut pas dire que nous la jouerons sans nous battre. Si ça passe, c'est tant mieux pour nous, sinon on se remettra à travailler, notamment pour doter le club de moyens à même de lui faire atteindre ce palier. Dernièrement, le wali de Tizi Ouzou a réuni le comité directeur de la JSK avec des industriels et hommes d'affaires de la région pour les inciter à aider le club. Que vous inspire cela? Je tiens, ici, à rendre hommage au wali qui, vraiment, fait tout pour aider le club comme je tiens à remercier les industriels et hommes d'affaires qui se sont dit prêts à soutenir le club qui est le leur également. Grâce à cette opération, nous allons obtenir une aide à même de nous permettre de faire encore plus pour la JSK. On a même parlé, ces derniers temps, d'une JSK qui va se transformer en club professionnel. Sur ce plan-là je pense qu'on exagère. Comment peut-on parler de professionnalisme alors qu'on dispose de moyens tout juste bons pour de l'amateurisme? Arrêtons d'user de belles paroles et de dire n'importe quoi. Le professionnalisme est une chose trop sérieuse pour croire qu'on peut y aller sur un simple claquement de doigts. Sur le plan financier, la JSK ne semble, pourtant, pas si malheureuse que ça. Ecoutez, je ne vais pas me lamenter mais quand vous prenez connaissance des budgets de certains clubs africains, vous remarquerez que la JSK est loin du compte. A quelle hauteur s'élève le budget de la JSK pour cette saison? Nous tablons sur 22 milliards de centimes dont plus de la moitié provient du sponsoring. Sur cette somme, nous engagerons, environ 5 milliards pour la seule Coupe d'Afrique. En tout cas, chez nous, tout se fait dans la transparence. Vous ne trouverez jamais un joueur de la JSK qui soit payé avec du cash. Tout se fait par le biais de chèques bancaires. Pour en revenir au championnat, votre objectif est, certainement, le titre de champion d'Algérie. La JSK peut-elle envisager d'aller jusqu'au bout? Je crois que de toutes les équipes de la division1, elle est la mieux placée pour cela puisque c'est elle le leader de la compétition. Mais ce n'est pas acquis et il va falloir se battre. Je pense que nous allons assister à une phase retour très disputée, surtout avec les équipes qui ne veulent pas descendre. Et puis, c'est connu, de par sa notoriété, la JSK suscite une envie de mettre le paquet face à elle. Et en tant que leader, elle devient l'équipe à battre. Elle aura besoin de tout son effectif pour résister à tous ceux qui ne manqueront pas de chercher à lui prendre sa place. J'ajoute que la JSK respecte tous ses adversaires mais elle ne craint aucun d'eux. Elle mettra tout son coeur et sa volonté pour défendre sa première place. Vous avez parlé de l'effectif. Il ne change pas beaucoup. C'est vrai. Nous allons libérer trois joueurs dont un sous forme de prêt(Bouregba Ndlr) et enrôler deux autres, le Malien Coulibaly et un émigré algérien du nom de Ziane. Il y a également un défenseur de l'équipe juniors qui va être promu parmi les seniors. Nous avons tout lieu d'être satisfaits du travail effectué jusqu'ici par l'équipe et son staff technique. Je ne vois pas alors pourquoi provoquer un chamboulement.