En visant particulièrement cette région, le Gspc trouve un soutien chez la mafia du sable. La connexion entre la mafia politico-financière, celle du sable et le terrorisme n'est plus à prouver ni à démontrer. Cette relation a été dénoncée à maintes reprises par les hauts cadres de l'Armée nationale populaire et le chef de l'Etat lui-même. En effet, il est connu, et reconnu, que la mafia du sable finance le terrorisme. Cette vérité est confirmée par les différents corps des services de sécurité, impliquant à outrance des entrepreneurs, qui s'adonnent à volonté au trafic de sable et du liège dans la wilaya de Boumerdès, zone «tampon» entre la capitale et la Kabylie, et lieu de concentration du Gspc. En observant minutieusement la cartographie terroriste, on est tout de suite frappé par l'évolution sécuritaire qu'a connue cette région. En visant particulièrement cette région, où la mafia du sable fait ravage, source de financement du terrorisme, le Gspc cherche à investir des maquis ayant relativement échappé à l'emprise du GIA. Mais pas seulement, l'origine des chefs terroristes y est pour quelque chose. Le choix de Boumerdès répond à des critères géostratégiques, favorisés par ces maquis qui font jonction avec les wilayas de Tizi Ouzou et Bouira. Le relief du terrain en question permet aux résidus une relative liberté de mouvement tout en étant près de la capitale. Cinq ans après sa création et avant la recrudescence de la violence depuis 2003, le Gspc, désormais appelé Al Qaîda au Maghreb islamique, allait grandement tirer profit du chaos qui s'installait crescendo en Kabylie à la suite des événements douloureux de Beni Douala. Durant les années 90 à 2000, des dizaines de terroristes graciés ont rejoint le Gspc. A Dellys, Boudouaou, Si Mustapha, Tidjelabine et Bordj Ménaïel, l'activité terroriste s'intensifie, malgré les coups de boutoir des forces de sécurité. Mais le Gspc ne recule pas, son fief à Boumerdès lui permet non seulement de toucher Bordj El Kiffan, Bouira et Tizi Ouzou, mais aussi de frapper au coeur de la capitale. Eparpillé en petits groupes extrêmement mobiles, le Gspc bénéficie d'une région fortement boisée et d'une densité supérieure à la moyenne nationale. Les groupes armés sévissant dans cette région échappent souvent aux opérations de ratissage. Vu la topographie des lieux, il est extrêmement difficile d'engager des centaines d'hommes et du matériel lourd. Qu'ils soient 300, 200 ou 180, les terroristes encore en activité dans cette région n'ont pas totalement perdu leur capacité de nuisance et il n'est pas question donc pour les services de sécurité de laisser place à un quelconque relâchement. Les dizaines de terroristes, qui avaient pris en otage la région de Boumerdès, seraient issus des rangs du FIS dissous ou de l'ex-Syndicat islamique du travail. Dans sa stratégie, le terrorisme use de l'arme psychologique et ses composants sont des mercenaires qui sèment mort et désolation.