La connexion entre les trafiquants de drogue, la mafia du sable et le terrorisme n'est plus à démontrer. La nébuleuse islamiste a réussi à renouveler son arsenal militaire en mettant en marche une stratégie liée aux nouvelles technologies. Plus encore, certains experts soupçonnent Al Qaîda de posséder l'arme chimique et biologique et ce sont les tribus pakistanaises alliées à Ben Laden qui gardent l'énorme arsenal. Si cette thèse venait à se confirmer, pourrions-nous donc redouter l'acquisition de ces armes par la branche d'Al Qaîda au Maghreb? Ce n'est pas évident, ont répondu des sources bien informées, chargées du traitement de la question sécuritaire. Selon eux, Al Qaîda au Maghreb ne disposerait pas d'assez de moyens pour produire ce genre d'armements, soulignent les mêmes sources. De plus, les terroristes, activant en Algérie, continuent d'agir dans le spectaculaire et semblent privilégier l'attentat suicide. Dans ce contexte justement, les services de sécurité ont établi que le n°1 du Gspc, qu'on appelle désormais Al Qaîda au Maghreb islamique, aurait créé une cellule appelée Lajnat ettahassous oua ettajasous (commission de surveillance et d'espionnage), avec comme chef, le fils de l'ex-n°2 du FIS dissous, Abd El Kahar Benhadj, pour prendre en charge les candidats kamikazes et procéder, éventuellement, à déceler des incohérences ou non d'une infiltration. Malgré le peu d'informations et le peu de témoignages dont elles disposent, les forces de sécurité ont réussi à obtenir un schéma assez explicatif sur la stratégie, aujourd'hui appliquée en Algérie, par les terroristes qui n'est pas différente de celle utilisée en Irak. Abou Tourab El Djazaïri, chef d'Al Qaîda en Irak, prétend que Abd El Malek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abd El Ouadoud, est un apostat, s'alignant ainsi du côté de Salim El Afghani, émir du HDS. Abordant la question sécuritaire en Algérie, on est confronté aussi à cette connexion abjecte, entre les trafiquants de drogue, la mafia du sable et le terrorisme. Cette connexion reste l'un des dangers qui menacent les services de sécurité et la stabilité de la nation. Les pilleurs de sable n'hésitent plus à user d'armes automatiques pour tirer sur les forces de sécurité. Des gendarmes, dont des officiers, ont été tués et blessés par les pilleurs de sable. Un bilan de la gendarmerie établit, qu'en 2006, un attentat ciblant un escadron de la gendarmerie à Tidjelabine dans la wilaya de Boumerdès, a fait 12 morts, dont 8 gendarmes.L'attentat a été attribué à la mafia du sable en étroite connexion avec le Gspc. Pour cette mafia, le sable est une richesse, «le pétrole jaune». En l'espace de six mois, la brigade de Sidi Daoud a effectué 120 arrestations et saisi 4000m3 de sable.Ce sont les mêmes services, qui ont réussi à établir le lien entre les trafiquants de drogue et le Gspc. Les investigations de la Gendarmerie nationale démontrent l'importance de la menace des trafiquants, des pilleurs et des terroristes qui travaillent de concert. A Oran, par exemple, les services de la gendarmerie rapportent que 320 individus ont été arrêtés dans le cadre de la lutte contre la drogue.