Il propose de laisser la place aux jeunes et de créer un conseil consultatif. «Je sais comment devenir secrétaire général et comment on quitte le poste.» Cette phrase résume l'essentiel pour l'invité de notre rubrique «A coeur ouvert» de L'Expression, M.Abderazak Bouhara. Plus précis et plus clair, ce membre de l'instance exécutive du FLN a été droit au but. Il a tenu à expliquer son initiative de renouveau du FLN, dont il est le promoteur. Rompu aux appareils du vieux parti, il dit connaître la recette pour accéder au poste de responsabilité, sans se montrer plus précis. Secret professionnel oblige! Il enchaîne directement ses idées pour fonder son raisonnement. «Je ne cherche pas un poste de responsabilité», dit-il en parlant de l'initiative. Que ce soit au niveau du parti ou du gouvernement, cela ne l'intéresse pas pour la simple raison que son âge ne le lui permet pas. De cette façon, l'ancien ministre de la Santé lève les ambiguïtés et fait taire définitivement les mauvaises langues. Il faut reconnaître que l'initiative en question a fait couler beaucoup d'encre. Beaucoup d'interprétations ont été faites sur les intentions des promoteurs du projet. Ne ciblant aucune partie, l'invité de L'Expression a été clair: «Même si on me le propose (un poste de responsabilité) je le refuserai; mon âge ne le permet pas.» Pour lui, sa carrière est derrière lui. Son seul et unique souci est de donner au parti la place qu'il mérite. La situation actuelle le préoccupe. «Le pays a encore besoin du FLN, d'un parti fort et uni qui rallie ceux qui oeuvrent pour la libération politique, économique et sociale du peuple», précise-t-il. D'ailleurs, il n'est pas le seul à le constater. «Nous sommes un groupe de militants et cadres qui plaident pour le renouveau.» Sans avancer le nombre exact des membres de ce groupe ou leurs noms, M.Bouhara s'est contenté de dire que celui-ci est important. Revenant sur la situation du FLN, M.Bouhara ne cache pas sa préoccupation: «Il faut régler la crise en urgence». Comment? L'initiative dans son contenu, dit-il, propose des solutions. Développant d'une manière simplifiée sa vision, il axe tout d'abord son propos sur l'ouverture d'un débat constructif. La communication entre la base et la direction est importante et doit être permanente. «C'est pourquoi, nous avons demandé la tenue d'un congrès extraordinaire», a-t-il expliqué. Les instances du parti doivent fonctionner pour faire le bilan des activités. Parmi les propositions, l'élection démocratique et à bulletin secret d'une commission de préparation du congrès. Les membres de cette commission s'engagent à ne pas faire partie de l'instance dirigeante exécutive au niveau national, et les critères de candidature sont arrêtés par le conseil national. Avant la tenue du congrès, un état des lieux doit être fait. Cela permettra justement d'en cerner les failles et de les corriger à l'occasion du congrès. Y aura-t-il des surprises? «Si on va à ce congrès en reconduisant les mêmes pratiques, il n'y aura pas de refondation du parti», a-t-il affirmé. Evoquant la réunion de l'instance exécutive tenue récemment, le vice-président du Sénat se dit satisfait du débat. La proposition a été largement examinée par les participants. Dans sa réflexion, il insiste sur le programme. Même si le parti soutient le programme du Président, cela ne l'empêche pas d'actionner le sien. Ce fervent militant propose de céder la gestion du parti à la nouvelle génération, qui sera en mesure de donner un nouveau souffle au parti. Comme il suggère de créer un conseil consultatif qui regroupera les cadres et les anciens militants. Ce qui permettra, selon lui, d'assurer la continuité.