L'accès principal au complexe sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar a été bloqué, hier, par de jeunes manifestants. Ces derniers ont paralysé la circulation dans les deux sens. Les 3700 travailleurs ayant fini leur journée ont dû retourner aux ateliers pour reprendre leurs postes. Ce qui les a contraints à travailler 16 heures d'affilée. Les retardataires ont été bloqués devant les postes de garde. Les chômeurs massés devant les portes interdisaient tout passage. Une délégation, composée d'ingénieurs et de techniciens de la firme allemande Siemens, venue faire une expertise pour entamer les travaux de réparation suite aux explosions qui ont eu lieu le 2 janvier courant dans les ateliers de soudure, est repartie sans avoir accompli sa mission. Des dizaines de fournisseurs se sont vus contraints de rebrousser chemin avec leurs livraisons, pourtant stratégiques pour le fonctionnement du complexe. Les clients du complexe, munis de bons d'enlèvement et ayant affrété des camions de gros tonnage pour charger les commandes formulées, ont fait le pied de grue et attendu que la situation soit normalisée. Les chômeurs, des jeunes pour la plupart, «exigent», du moins certains parmi eux, d'être recrutés en remplacement des 1200 travailleurs partis en retraite. Il s'agit de la deuxième action de revendication de l'emploi organisée depuis le début de cette année par ces manifestants composés en majorité de jeunes. Les forces d'intervention de la Gendarmerie nationale qui se sont déployées autour du complexe observaient d'un oeil vigilant la situation, attendant sans doute l'ordre de disperser ces «manifestants» qui, somme toute, ne font que demander du travail. Le complexe est dans une situation critique. Les travailleurs retenus ne peuvent aller au-delà de 16 heures de travail. De plus, ils ne peuvent être relevés par leurs collègues qui attendent dehors de rejoindre leurs postes. Des installations stratégiques qui doivent continuer à tourner, risquent de s'arrêter. La production s'en ressentira certainement et un important manque à gagner sera enregistré. Contacté, Smaïl Kouadria, patron du syndicat Arcelor Mittal, soulignera que son organisme ne peut intervenir pour débloquer cette situation. Le recrutement au niveau du complexe se fait exclusivement par l'intermédiaire de l'Anem, seul organisme habilité à présenter des candidats au recrutement selon les besoins de l'employeur et les qualifications demandées. Il poursuivra que le syndicat est encore au stade des négociations. Ces dernières ont trait à l'organisation du travail devant déterminer les besoins du complexe en main-d'oeuvre ainsi que le recrutement des ouvriers et techniciens. Selon ce syndicaliste, les départs à la retraite sont échelonnés et s'étendent jusqu'au mois d'avril. D'ici là, 400 ingénieurs seront recrutés, les nouvelles installations relevant d'une haute technologie demandent des qualifications supérieures.