Le secteur de l'éducation a été incontestablement le plus paralysé. Les dernières arrestations opérées par les pouvoirs publics dans les rangs des manifestants et des délégués continuent de susciter des réactions au sein de la société. Après les actions entreprises par les coordinations du mouvement citoyen, qui ont été pour la plupart empêchées, voilà que les syndicalistes se mettent de la partie en investissant le terrain de la protestation. Comme au plus fort des événements, les travailleurs de certains secteurs économiques et administratifs, dont les représentants ont signé l'appel à la grève de protestation, ont déserté leurs lieux de travail ou fermé les portes de leurs administrations au public, en signe de solidarité avec les détenus. Si au début des événements les corporations avaient initié des actions sur le terrain en solitaire, il n'en est pas de même pour l'action d'hier qui s'est déroulée sous le signe de l'unité. Les 25 conseils syndicaux auxquels se sont joints la section du Cnes et le comité des étudiants de l'université de Béjaïa ont lancé l'appel sous la houlette de l'union de wilaya de Béjaïa UGTA. L'action d'hier, qui se voulait «un soutien total aux revendications légitimes, démocratiques et sociales du peuple algérien», a accordé la priorité à d'autres revendications liées à la situation qui prévaut actuellement dans la région. Tout en déplorant la destruction des biens publics et les outils de travail, les travailleurs de Béjaïa exigent «la libération de tous les détenus, l'arrêt des poursuites judiciaires...». Le secteur de l'éducation a été incontestablement le secteur le plus paralysé. Tous les établissements scolaires ont été vidés de leurs élèves et travailleurs. Les administrations locales ont souscrit en partie à l'action du jour. L'administration de la wilaya a ouvert normalement ses portes aux administrés et les travailleurs des différents services étaient hier à leurs postes. N'étant pas concernés par l'appel, les travailleurs du secteur sanitaire de toute la wilaya ont travaillé normalement. La même situation est vécue par l'administration des forêts. Certaines banques et entreprises publiques ont, en revanche, vu leurs activités réduites au minimum. Quant aux commerçants, ils ont ouvert normalement. Notons, enfin, qu'un calme significatif semble s'installer à travers les quatre coins de la wilaya. Aucun incident n'a été porté à notre connaissance.