Les commerçants baissent rideaux et les élèves sont libérés dans toutes les écoles de la localité. La marche prévue, hier à Azazga, par les coordinations des ârchs d'Ath Ghovri et Ath Jennad, a été durement réprimée. Tôt la matinée, toute la ville a été assiégée par les brigades antiémeutes, ce qui présageait d'ailleurs une journée mouvementée. A 10h, la foule nombreuse à sa tête les délégués de la Cadc, n'avait pas bougé de quelques mètres lorsqu'une pluie de bombes lacrymogènes s'est abattue sur des manifestants affolés et qui couraient dans tous les sens. Ils ont été pourchassés ensuite avec les chasse-neige et les arroseurs. Les commerçants baissent rideaux et les élèves sont libérés dans toutes les écoles de la localité. Le terrain d'affrontements s'élargit et toute la ville fut ensuite embrasée. Aux jets de pierres des manifestants, les renforts de CNS répliquent par des tirs de bombes lacrymogènes et de l'eau chaude. L'air devient irrespirable et les affrontements gagnent en intensité. Les émeutiers sont pourchassés même à travers champs. La psychose s'empare de la ville. Plusieurs blessés sont transférés vers l'hôpital d'Azazga et six arrestations ont été opérées. Les délégués de la Cadc improvisent une réunion sanctionnée par une déclaration de dénonciation. «Face à la mobilisation citoyenne, le pouvoir, fidèle à ses pratiques diaboliques, a déployé son appareil de répression pour réprimer une population venue exprimer pacifiquement ses revendications reconnues légitimes.» Les rédacteurs de la déclaration, signée au nom des ârchs Ath Govri et Ath Jennad notent: «Cette répression aveugle, loin d'affaiblir le mouvement, ne fait que renforcer la détermination de la population à poursuivre son combat jusqu'à la réappropriation de sa souveraineté à travers la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur.» A l'heure où nous mettons sous presse, tous les magasins et établissements sont fermés. Par ailleurs, la coordination des communes de la daïra de Tigzirt a, dans une mise au point au communiqué de la gendarmerie rejetant toute responsabilité des effectifs de la brigade de Tigzirt quant aux événements tragiques survenus les 31 mars et le 1er avril 2002, tenu à rétablir la vérité des faits. «le 31 mars, à partir de 19h, les gendarmes avaient investi le centre-ville, massacrant toute personne rencontrée, saccageant et pillant les biens publics et privés en proférant des obscénités, des propos racistes et des menaces de mort (...) le lendemain,... rattrapé par les gendarmes en uniforme au niveau du siège de la daïra, le jeune Tounsi Djamel a été férocement poignardé en trois endroits vitaux rendant l'âme sur le coup». Les rédacteurs du communiqué «exigent que la vérité sur leur (les gendarmes) crime soit dévoilée, que ces assassins et leurs commanditaires soient jugés et punis selon les lois de la République en toute transparence». Enfin, il est à signaler qu'hier, la brigade de Mekla a été à son tour délocalisée portant au nombre de onze les brigades déjà délocalisées au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.