Après l'échec de l'occupation des daïras, les sit-in, devant les mairies, décidés par les ârchs, n'ont guère drainé la foule. La wilaya de Tizi Ouzou a enregistré, hier, quelques marches et des sit-in devant les APC de quelques localités. Ainsi, au niveau de la ville de Tizi Ouzou et devant les sièges de l'APC, quelques jeunes et des délégués ont tenu un rassemblement. Attirés par la musique «à fond» les décibels, des badauds se sont arrêtés pour voir les contestataires crier les mots d'ordre des ârchs. Un groupe de jeunes a essayé, en vain, de provoquer des escarmouches. Certains ont lancé des pierres en direction des policiers en faction au rond-point du centre-ville. Dans le hall de l'APC, des éléments des services de police étaient là, pour parer à toute éventualité. Les lycées de la ville et certains collèges ont fermé, arrivant difficilement à «contenir les élèves», «invités», souvent à coups de pierres, comme c'était le cas au lycée Fadhma-N'soumeur, à déserter les bancs de l'école. La ville était calme et à moins de 50 m de là, on pouvait fort bien ne rien remarquer. Alors qu'à Azazga, l'un des «épicentres» de la colère populaire, la situation était calme. Chacun vaquant à ses occupations, les écoles, collèges et lycées ouverts et la ville bondée de monde, c'est Mekla qui a connu, outre un rassemblement devant l'APC, quelques échauffourées. De même que la daïra était assiégée. Makouda a également enregistré un sit-in devant l'APC, sans violence. Bouzeguène, le rassemblement devant l'APC a été organisé dans le calme et l'ordre. Une démarche que la coordination de Bouzeguène a toujours privilégiée. En revanche, c'est dans la région de Larbaâ Nath-Irathen que, depuis au moins trois jours, une certaine tension a été signalée. Au chef-lieu de daïra, les routes ont été barricadées: troncs d'arbre, amas de pierres et autres obstacles, les commerces ont baissé rideau et un sit-in a été organisé devant le siège de l'APC. Il faut dire que la colère des jeunes est alimentée par l'arrestation, il y a 3 jours, de deux jeunes. Hier, on a appris qu'ils ont été placés sous mandat de dépôt. A Irdjen, alors que la colère bat son plein depuis lundi dernier, avec comme point d'orgue, la fermeture mardi, du siège de l'APC, des policiers ont fini par l'«occuper». Dans la région de Aïn El-Hammam, c'est le CEM de Ouaghzène, une localité sise à l'ouest du chef-lieu de daïra, qui a connu une certaine effervescence. Les collégiens avaient voulu barrer la route et prendre «d'assaut» le collège. Le maire s'est déplacé sur les lieux et a pu les disperser. Les ârchs de la région se préparaient, selon des sources, à se diriger vers l'APC, mais la population a montré qu'«elle n'allait pas laisser les choses se faire. Ce qui, apparemment, a dissuadé les ârchs». Dans le reste de la daïra, le calme a régné. Même s'il faut signaler que la région est le bastion quasi imprenable du FFS. Dans la région Sud de la wilaya, plus précisément, dans la ville de Boghni, c'est à une marche vers la daïra que la population a été conviée. Les gens se sont retrouvés au lycée Zamoum et de là, ils ont marché vers la daïra traversant une ville déserte. Devant le siège de la daïra, ils ont observé un sit-in et scandé les slogans des ârchs, avant de se disperser dans le calme. Plus haut, à Bounouh, un rassemblement a eu lieu, dans le calme, devant le siège de l'APC. Autres temps, autres moeurs, les actions semblent ne plus mobiliser les grosses foules. La lassitude de la population, la coloration partisane, de plus en plus marquée, des ârchs, les mêmes actions répétées inlassablement...et aussi le manque flagrant de représentativité de beaucoup de délégués - des régions entières n'ayant plus de coordination - ont fait que les actions programmées ne drainent plus grand-monde.