Depuis dimanche dernier, la population de la région nord de la wilaya de Tizi Ouzou (Ath Jennad, Ath Ghorbi…), notamment les commerçants, le mouvement associatif, ainsi que les autorités locales, accentuent leur mobilisation pour réussir la libération du jeune entrepreneur (33 ans) du village Azrou, dans la commune de Fréha, Lounès Ibarar, kidnappé dans la nuit de samedi à dimanche vers 22 heures au carrefour d'entre les villages Aït Bouali, Tala Tegana et Ilmajen, dans la commune de Fréha. Après avoir sillonné, en compagnie d'un imam, dans la journée du lundi, par une caravane de plus d'une centaine de véhicules, la région et les maquis de Tizi Bounwal, du côté d'Abizar, au nord-ouest de la commune de Fréha, appelant par mégaphone à la libération sans condition du jeune entrepreneur, hier matin, ce sont encore des centaines de citoyens de la région qui se sont rassemblés en compagnie de l'imam du village devant le siège de la mairie de Fréha, dont la ville était paralysée par une grève en signe de solidarité avec la victime du rapt. À l'aide d'un mégaphone, l'imam a appelé encore à la libération sans condition de cet enfant du village, atteint d'une maladie chronique et qui risque de perdre la vie, sans le suivi strict de son traitement médical. Les commerçants des chefs-lieux de commune de la région (Azazga, Yakourène, Aghribs, Timizart, Fréha…) ont baissé rideaux par solidarité avec la famille de la personne enlevée. Au lendemain du kidnapping de Lounès Ibarar, et en solidarité avec sa famille et ses proches, l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), coordination de la daïra d'Azazga, a demandé, à travers un appel placardé dans la ville, “à tous les commerçants une fermeture d'une heure entre 11h et 12h pour la journée du 6 juillet 2010” (hier, ndlr), “sachant que notre frère enlevé est atteint d'une maladie grave et ne peut supporter ni résister à cet acte”. De ce fait, ajoute l'appel de la coordination de daïra des commerçants d'Azazga, “une marche pacifique de soutien et de solidarité est organisée au centre-ville de Fréha où tout le monde est invité pour demander le retour parmi nous de notre frère et collègue Lounès Ibarar”. Hier en début d'après-midi, la place publique du siège de la mairie de Fréha s'était transformée en réceptacle d'une véritable marée humaine venue d'Azazga et autres localités limitrophes, scandalisée par cet énième acte d'ignominie dont ne cessent de faire l'objet, ces dernières années, de nombreuses contrées de la wilaya de Tizi Ouzou. Par ailleurs, avant-hier, vers 4h du matin, la famille de la victime du rapt a été contactée par téléphone, a-t-on appris, mais celle-ci n'a rien voulu divulguer jusqu'ici sur l'éventualité de demande de rançon conditionnant la libération du séquestré, retenu depuis déjà quatre jours entre les mains de ses ravisseurs. Le mouvement de mobilisation se poursuit, avec des réunions de comités de village, de citoyens et de la famille de la victime.