Le ministre de l'Intérieur voulait sûrement dire que ce sont les effectifs des services en charge de la lutte antiterroriste qui seront renforcés. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé que, dans le cadre de la lutte antiterroriste, l'Etat va «doubler» les effectifs de la Sûreté et de la Gendarmerie nationale. Tandis que les éléments de l'Armée nationale populaire seront plus que jamais présents sur le terrain et leurs rangs particulièrement renforcés au sud du pays. Ce renforcement des effectifs entre dans le cadre du dispositif de renforcement sécuritaire, entamé en 2005, et qui est en phase d'accélération. Les déclarations de Nourredine-Yazid Zerhouni n'ont pas manqué de susciter des interrogations de la part des spécialistes et observateurs de la scène sécuritaire nationale. Si le renforcement des éléments de l'Armée nationale populaire dans le sud du pays répond à un besoin de sécuriser davantage la région pour prévenir notamment d'éventuelles attaques terroristes contre les édifices sensibles, quel est le sens à donner aux déclarations de Nourredine-Yazid Zerhouni affirmant que les effectifs de la Police et de la Gendarmerie nationale seront «doublés»? Le ministre de l'Intérieur voulait sûrement parler de renforcement des effectifs en charge de la lutte antiterroriste. En effet, dans le cadre de la lutte antiterroriste, l'Etat se devait d'être vigilant d'autant que, comme l'avait affirmé M.Zerhouni au lendemain du double attentat du 11 décembre 2007, «nous sommes devant une situation qui fait que d'autres attentats ne sont pas à écarter». Une déclaration soutenue par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a déclaré que «le dispositif de sécurité sera renforcé, suite au double attentat à l'explosif perpétré dans la capitale». Certes, le chef du gouvernement s'est abstenu, alors, de donner des détails concernant l'amélioration du dispositif sécuritaire. C'est désormais chose faite avec les précisions de Nourredine-Yazid Zerhouni. De ce fait, la consolidation des effectifs des services en charge de la lutte antiterroriste vient en droite ligne de la nouvelle stratégie adoptée par l'Etat pour faire face aux menaces terroristes et endiguer d'éventuels attentats kamikazes. Aussi la déclaration de Nourredine-Yazid Zerhouni ne porte aucune ambiguïté. Ce seront sans doute les effectifs des services de renseignements qui seront «doublés» et non pas, comme l'a laissé entendre le ministre de l'Intérieur, l'ensemble des effectifs de la Police et de la Gendarmerie. C'est juste une question de sémantique. Car les effectifs de la Police avoisinent actuellement les 100.000 éléments. Tandis que ceux de la Gendarmerie nationale sont évalués à près de 90.000 gendarmes. Car «doubler» les effectifs de la Police et de la Gendarmerie nécessite de gros moyens, aussi bien humains, financiers que matériels. Or, le budget du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales est de 268.006 743.000,00DA tel que prévu dans la loi de finances 2008. Celui du ministère de la Défense, dont dépend le corps de la Gendarmerie nationale, est fixé à 295.514.357.000,00DA.