Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M.Amar Ghoul,va entamer à partir de cette semaine, une grande campagne pour la relance de son secteur. A ce sujet, une visite de tous les ports et abris de pêche du pays est prévue par les services du ministère, et ce, afin de procéder à l'ouverture de nouveaux sites et infrastructures portuaires. Le ministre du secteur, M.Amar Ghoul, tentera, si besoin est, de répondre aux attentes, parfois longues, des pêcheurs, en leur accordant les crédits nécessaires pour la maintenance, la réparation ou la construction de leur engin de pêche et, de surcroît, la relance définitive de leur activité. Le ministère poursuivra à l'occasion son opération de repeuplement qu'il avait entamée durant l'été et qui consiste à l'ensemencement de 7 millions d'alevins (essentiellement des carpes chinoises) et qui viendront s'ajouter au 10 millions déjà ensemencés en juin derniers. L'autre action du ministère qui est prévue, s'inscrit aussi dans le programme quinquennal d'appui à la pêche artisanale et qui vise, en parallèle, à prendre en charge le développement des zones rurales, vivant dans un enclavement et une pauvreté et apporter un soutien certain aux familles de pêcheurs traditionnels et aux familles de démunis qui se trouvent tout le long de la frange littorale, soit environ 26.000 familles. Ce programme sera effectué en grande partie en collaboration avec le ministère de la Solidarité nationale et ce, conformément à son programme de lutte contre la pauvreté. Le programme revêt aussi, un caractère économique, puisqu'il touchera l'exploitation des deux tiers du plateau continental de notre littoral, qui représente un relief accidenté difficile d'accès aux engins de pêche traînant (chalutage), et qui renferme un potentiel important d'espèces à très haute valeur marchande, tels les crustacés, les poissons blancs dit nobles... Le ministre de la Pêche, M.Amar Ghoul, a réussi, en un temps record, (avec l'adoption de son projet de loi sur la pêche depuis le mois de juin dernier à aujourd'hui) à réunir l'appui financier nécessaire pour la relance rapide de son secteur. Il a réussi, entre autres, à conclure un contrat avec Union pêche (filiale de Union Bank) pour l'acquisition, à partir de février prochain, de vingt thoniers et ce, dans le cadre du développement de la pêche aux thonides. L'Algérie passera ainsi de zéro thonier à vingt, ce qui constitue un atout majeur dans la relance de cette activité puisque les gouvernants ont toujours négligé la pêche au thon rouge, alors que la Tunisie, qui ne dispose que d'un tiers de la longueur de nos côtes, possède 70 thoniers. Les côtes algériennes constituent pourtant, un lieu de passage incontournable des bancs de thon rouge durant la période de migrations en Méditerranée. Avec le développement d'une flottille de pêche spécialisée et la promotion et la mise en place de viviers pour l'élevage et l'engraissement de cette espèce de poisson très cotée, l'Algérie tirera le meilleur profit de cette richesse naturelle. Dans la cadre du programme quinquennal de l'aquaculture 2001-2005, le ministère envisage de se doter d'une industrie aquacole qui lui garantira une ressource additionnelle en produits halieutiques. Il faut préciser que l'Algérie a complètement fait l'impasse sur cette élevage des poissons d'eau douce qui, dans les pays développés, augmente la production du poisson. Le ministère de la Pêche, qui a investi dans ce créneau, vise principalement une production de 30.000 tonnes par an et la création d'un environnement intégré qui rassemblera plusieurs secteurs : la pêche, le tourisme, l'agriculture, le sport et les loisirs. Pour cela, il faudra procéder à un ensemencement de tous les plans d'eau naturels et artificiels existant sur le territoire national. Une politique de marketing qui devra être engagée aussi pour promouvoir l'investissement privé national et le partenariat dans les différents domaines de cette industrie. A ce propos, le ministère de la Pêche mettra en place des fermes marines côtières, des infrastructures de pêche continentales, des écloseries mobiles, des infrastructures pour l'exploitation des coquillages marins et aussi des unités de formulation d'aliments et de compléments nutritifs. Pour ce faire, ce programme nécessite la création de 10.000 emplois directs et 60.000 indirects. D'ailleurs, on signalera, au passage, la création d'une usine de culture marine, à Bechar pour l'élevage des silures (dit poisson chat). Une usine qui a vu le jour grâce à l'initiative d'un investisseur algérien qui a décidé de participer à la relance du secteur, en se lançant dans cette aventure économique en partenariat avec un investisseur hongrois. Le ministre de la Pêche, M.Ghoul, compte énormément sur le partenariat national et étranger pour relancer cette activité et faire de la pêche un atout majeur pour l'économie. A ce propos, le ministre multiplie les contacts avec d'éventuels investisseurs étrangers, notamment espagnols, portugais, norvégiens et italiens. Il a d'ailleurs conclu, en août dernier, un accord de partenariat avec les Cubains sur le renforcement de la coopération bilatérale en matière de pêche et de pisciculture. Les deux parties se sont également mises d'accord sur l'exécution d'opérations de pêche communes sur les océans et les hautes mers. Enfin les accords ont porté aussi sur la possibilité de formation de vétérinaires spécialisés dans la pisciculture, à Cuba. En définitive, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques M.Amar Ghoul, envisage, à travers son programme, de susciter l'émergence d'un environnement technique, scientifique, économique et social, afin de garantir la dynamique d'un développement intégré et durable des activités de la pêche et de l'aquaculture. Son but essentiel est d'arriver à une ration de consommation de 6,2 kg par habitant contre 3,5 kg/habitant actuellement. L'augmentation de la production poissonnière de 200 à 230.000 tonnes par an, contre 100.000 t actuellement, la création de plus de 100.000 nouveaux emplois et la génération de recettes importantes en devises, resteront les objectifs les plus importants pour le ministre de la Pêche qui veut faire de son secteur l'une des locomotives de la relance de l'économie nationale.