Le coordinateur du Cnapest a accusé les autres syndicats de briguer des postes administratifs au lieu de défendre les intérêts des travailleurs. Les professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Pest) affiliés au Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) ne feront pas grève demain. C'est ce qu'a déclaré, hier, Larbi Nouar, coordinateur du Cnapest lors d'une conférence de presse organisée au siège du Snapap. Le Cnapest se démarque ainsi du débrayage national d'aujourd'hui initié par la Coordination. «Les syndicats de l'éducation nationale qui font partie de la Coordination des syndicats autonomes ont été créés par l'administration. Leur objectif n'est pas de défendre les travailleurs du secteur mais de bénéficier de postes administratifs», a-t-il martelé. Les organisations faisant partie de la Coordination sont l'Unpef, le Snapest, le Snte et le Satef. «Certains lycées de la capitale suivront peut-être le mouvement puisque affiliés au CLA. Les autres établissements du Cnapest à travers le territoire national ne répondront pas à l'appel de la coordination», explique M.Nouar. Les syndicalistes du Cnapest ont appelé les Pest à ne pas participer au débrayage, selon le conférencier. «Notre mouvement a eu un écho favorable à travers le territoire national. Nous avons eu un soutien quasitotal de la corporation, preuve en est que le taux de suivi du débrayage a dépassé les 90%. Un taux qui prouve que la majorité des Pest sont avec notre organisation syndicale», soutient-il. Pour le Cnapest, la grève d'aujourd'hui est «fabriquée» par l'administration à travers laquelle, dit-il, la coordination veut créer une alternative à l'Ugta. «Nous ne cèderons pas la scène syndicale aux opportunistes», a rétorqué le coordinateur national du Cnapest faisant toujours allusion aux organisations syndicales du secteur. En outre, M.Nouar est revenu sur les raisons du mouvement de protestation. Il souligne que les propositions du Cnapest concernant l'introduction de quatre catégories de professeurs n'ont pas obtenu les résultats escomptés. Sur la nouvelle grille des salaires, le Cnapest, qui attend une révision à la hausse du régime indemnitaire, rejette le déclassement des professeurs techniques des lycées techniques qui se retrouvent à la catégorie 10. Le Cnapest s'est félicité du taux de suivi de la grève qui a dépassé les 90%. Selon le syndicat, un taux de suivi de 85% dans les wilayas du Sud a été enregistré. A Alger, 60 lycées sur 100 ont fait grève, 56 lycées sur 56 à Tizi Ouzou, 44 lycées sur 49 à Béjaïa. A Bouira et Annaba, un taux de 100% a été enregistré. «Nous avons débrayé pour faire aboutir nos revendications relatives au statut particulier et à la nouvelle grille des salaires. Nous demandons à la tutelle d'ouvrir un dialogue sérieux et de prendre en considération nos propositions», lâche le conférencier qui indique que «des assemblées générales ont été tenues lors des deux journées de grève et que selon les procès-verbaux parvenus au bureau national, la corporation veut radicaliser le mouvement si la situation ne sera pas réglée». Le Cnapest interpelle aussi le président de la République pour intervenir afin de régler ces problèmes.