Le président américain George W.Bush a réaffirmé qu'un règlement de paix entre Israël et les Palestiniens sera applicable uniquement lorsque la violence depuis la bande de Ghaza aura pris fin, a affirmé hier le Premier ministre israélien Ehud Olmert. M.Bush a tenu des propos en ce sens lors de sa première visite présidentielle la semaine dernière en Israël et en Cisjordanie tout en se disant convaincu qu'un traité de paix israélo-palestinien peut être signé cette année, a indiqué M.Olmert en séance hebdomadaire de son cabinet. «Il (Bush) a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis selon lequel un accord entre nous et l'Autorité palestinienne ne sera applicable que lorsque toutes les conditions de la ‘'feuille de route'' auront été pleinement remplies concernant la sécurité d'Israël, tant dans la bande de Ghaza qu'en Judée-Samarie (Cisjordanie)», a déclaré le Premier ministre. «Il n'est pas question d'une séparation entre la bande de Ghaza et la Judée-Samarie lorsqu'il s'agit des engagements palestiniens (...) Nous voulons deux Etats pour deux peuples et non trois», a-t-il dit, faisant référence à la bande de Ghaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas et d'où sont lancées quasi-quotidiennement des roquettes en direction du sud d'Israël. M.Olmert a, par ailleurs, évoqué la question de la centaine de colonies sauvages érigées en Cisjordanie dont le président américain a expressément demandé le démantèlement lors de sa visite, comme Israël s'y est engagé à plusieurs reprises vis-à-vis de son puissant allié. «Le fait que ces avant-postes illégaux soient toujours en place en dépit d'une décision du gouvernement de les démanteler est une honte et intolérable», a-t-il déclaré aux ministres de sa formation Kadima avant la réunion du cabinet. M.Olmert a, en outre, confirmé que le président américain «reviendra pour une visite officielle afin de prendre part aux très importantes célébrations du 60e anniversaire de notre indépendance» en mai prochain. La ‘'feuille de route'', un plan international de paix lancé en 2003 qui doit progressivement conduire à la création d'un Etat palestinien, prévoit dans sa phase initiale la fin des violences et le gel de la colonisation israélienne. En juin, le Hamas a pris par la force le contrôle de la bande de Ghaza où vivent 1,5 million d'habitants. Le président palestinien Mahmoud Abbas, partenaire d'Israël dans des pourparlers de paix, ne contrôle plus que la Cisjordanie. Les groupes armés palestiniens tirent régulièrement des roquettes et des obus de mortier vers le territoire d'Israël, qui riposte par des raids aériens et des incursions terrestres. M.Abbas doit être capable de reprendre le contrôle de la bande de Ghaza, afin qu'un éventuel accord de paix puisse être appliqué, a estimé samedi sous le couvert de l'anonymat un haut responsable américain. «Je ne pense pas qu'à long terme, un accord fonctionnera si le Hamas continue de garder le contrôle de Ghaza. C'est pourquoi nous avons à plusieurs reprises répété que l'Autorité palestinienne doit à nouveau assumer ses responsabilités concernant le gouvernement à Ghaza», a dit à la presse ce responsable.