Les syndicats rédigeront, aujourd'hui, respectivement, un préavis de grève qu'ils déposeront demain au niveau de leur ministère de tutelle. Le début de l'année 2008 s'annonce houleux. Après une relative accalmie, le bouillonnement et l'agitation sont de retour dans différents secteurs. Les syndicats autonomes de la Fonction publique reviennent à la charge. Ils débrayent pour exprimer leur mécontentement quant à leur situation socioprofessionnelle. Cette fois-ci, la contestation est commune. Les syndicalistes ont accordé leurs violons et ont créé une «force syndicale» pour faire front aux nouvelles donnes sociales qui s'imposent. La grève nationale décidée pour la mi-janvier en est la preuve. En effet, pas moins de douze (12) organisations réunies dans le cadre de la Coordination des syndicats autonomes paralyseront divers secteurs. Il s'agit du Cnes, du Sncp, du Snpdsm, du Snmam, de l'Unpef, du Snapest, du Snte, du Snpsp, du Snvpaf, du Snpssp, du Snapap et du Satef. Lors de la réunion de coordination qui se tiendra, aujourd'hui, les syndicats rédigeront, respectivement, un préavis de grève qu'ils déposeront demain au niveau de leur ministère de tutelle. La journée de grève est retenue, selon M.Meziane Meriane, coordinateur et porte-parole de la Coordination, en hommage et à la mémoire du regretté camarade syndicaliste Osmane Redouane. Le débrayage est, dit-il, motivé par «le laminage insupportable du pouvoir d'achat et le déni d'existence des syndicats autonomes». Jusque-là, aucune réaction de la part des pouvoirs publics à ce mouvement. Le porte-parole de la coordination a expliqué, hier à L'Expression, cette attitude par le fait que les préavis de grève n'ont pas encore été déposés officiellement au niveau des différentes tutelles. Notre interlocuteur s'est montré optimiste quant à la réussite de cette grève nationale. «Vu les échos favorables récoltés, notamment suite à la publication de la lettre ouverte au président de la République, la mobilisation des travailleurs de la Fonction publique sera générale», prévoit-il. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a également annoncé une journée d'action pour le 15 janvier 2008. Le CLA qui s'est réuni en session extraordinaire, une semaine après le décès de son leader Redouane Osmane, revendique un salaire qui maintienne le pouvoir d'achat, un statut particulier qui préserve les acquis des luttes et une retraite spécifique après 25 ans de service. Les enseignants de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, les praticiens de la Santé publique, les vétérinaires exprimeront durant cette journée leur ras-le-bol par rapport à plusieurs problèmes. Les syndicalistes de l'Education qualifient l'avant-projet du statut particulier de «coquille vide». Les fonctionnaires du secteur ont, en effet, été destinataires d'une mouture de cet avant-projet. Selon M.Meriane, ce document «ne fait aucune référence au régime indemnitaire et il ne contient aucun mot concernant la classification des maladies professionnelles». Les «12+1» sont aussi unanimes à demander la révision de la nouvelle grille des salaires «qui ne répond nullement aux attentes des travailleurs». En outre, le mouvement de protestation de la coordination sera précédé par une grève nationale les 12 et 13 du mois en cours à laquelle a appelé le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Le motif principal: les mauvaises conditions socioprofessionnelles. Aussi, le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) menace d'organiser dès le 27 janvier prochain un sit-in devant le siège du ministère de la Santé. Il menace également de recourir à une grève nationale de 4 jours à partir du 28 janvier prochain. Ainsi, le front social renoue en ce mois de janvier, avec les mouvements de contestation. Des mouvements, faut-il le souligner, susceptibles de se radicaliser.