La décision prise par la France interdisant la consommation du tabac dans les lieux publics fait des émules. L'Algérie semble s'inspirer du modèle français. En effet, un texte de loi portant l'interdiction de la cigarette dans les lieux publics est en phase d'élaboration, a déclaré, hier, Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Ce texte de loi antitabac s'inscrit dans le cadre du programme national de lutte contre le tabagisme, chose pour laquelle nous devons conjuguer tous nos efforts», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse tenue hier au siège du ministère et à laquelle ont pris part d'éminents professeurs venus de différents CHU du pays. Car, argumente-t-il, le tabac est la cause de près de 90% des cancers du poumon et du larynx. Autre chapitre aussi important celui relatif au prélèvement d'organes sur cadavre. A ce sujet, M.Tou a plaidé pour une campagne de sensibilisation des citoyens quant à «la nécessité de faire don de leurs organes». Le ministre a jugé «inopportun» le prélèvement cadavérique. «Epuisez d'abord le prélèvement sur vivants...», a-t-il réagi gaiement à l'intervention d'un professeur. La rencontre d'hier a axé principalement sur l'exercice 2007 en exposant en détail le bilan des transplantations, greffes d'organes et de tissus et d'implantologie cochléaire. Il a été aussi question des transferts pour soins à l'étranger. Sur ce point bien précis, un des professeurs intervenants a reconnu, en faisant son mea culpa, que plusieurs patients en bas âge attendent toujours d'être traités à l'étranger dans des services spécialisés en cardiopédiatrie. «Faute de visas, les accompagnateurs des malades (bébés, surtout), les mamans, se voient souvent refuser le séjour en France. On nous exige une prise en charge préalable de 6 mois», avance-t-on. Au chapitre de l'évolution des transferts pour soins à l'étranger, les chiffres avancés attestent d'une réduction «apparente». A titre illustratif, en 1995, l'Algérie a enregistré 8900 transférés (pour soins) pour un montant de 11 milliards de dinars. Pour l'année 2007, notre pays dans ce cadre, a enregistré une réduction de 22%. Cette baisse est surtout remarquée dans les pathologies où une alternative locale (prise en charge locale) est possible. C'est le cas, notamment en cardiologie, ophtalmologie, oncologie et orthopédie. Cependant, il n'en est pas de même pour les pathologies neurologiques et la neurochirurgie et cela, faute d'équipements sophistiqués. Par ailleurs, les professeurs et docteurs qui ont pris part à cette rencontre ont également dressé un tableau de l'exercice 2007. Aussi, 161 greffes rénales ont été réalisées sur les 186 prévues soit un avancement de 62,36%, et 395 réalisations sur 484 pour les transplantations cochléaires (cornée). Quant aux greffes de foie prévues, on compte 3 réalisées sur 9, pendant que les greffe de moelle osseuse étaient de 194 sur 120 prévues.