Un extincteur mal réglé a créé la panique et laisse les invités sur leur faim. La téléconférence sur l'Africom programmée hier, dans le nouveau siège de l'ambassade américaine à Alger, a été interrompue suite à un incident technique. Le siège de l'ambassade a été évacué et la téléconférence a été écourtée laissant ainsi sur leur faim les journalistes, les diplomates et les attachés militaires présents à ce rendez-vous pour avoir plus d'éclaircissements sur ce qui ce trame à travers la nouvelle trouvaille américaine dénommée: Africom. Un extincteur mal réglé a provoqué la panique et le flou demeure ainsi entier sur l'Africom. Cependant, le commandant adjoint de l'Africom, chargée des activités civiles et militaires (Dcma), Mme Mary Carlin Yates, a apporté quelques bribes de réponses avant ce «fâcheux incident»: «Nous voulons construire une coopération militaire soutenue avec les pays africains, car de la sécurité vient le développement», a déclaré Mme Yates qui s'exprimait depuis Paris. Devant les journalistes, les députés et attachés militaires africains accrédités à Alger qui suivaient la conférence à partir d'Alger, elle a rappelé qu'«il n'y aura pas de nouvelles bases ni un déploiement de troupes américaines sur le continent africain. Avec le développement de nos activités, dans le futur, nous comptons ouvrir des représentations dans quelques pays africains, là où nous serons invités». C'est pour la énième fois qu'un responsable américain s'exprime de la même façon sur cet Africom. «Aucune décision» n'a, cependant, encore été prise quant à la localisation de ces «représentations», a-t-elle assuré. Le gouvernement américain «offre son expérience et son aide aux pays africains pour qu'ils assument eux-mêmes leur propre sécurité», a affirmé Mme Yates. De septembre 2005 à septembre 2007, l'ambassadrice Mme Yates a servi en tant que conseillère en politique étrangère (Polad) au sein du Commandement européen des Etats-Unis (Eucom). La responsabilité du commandement européen inclut 92 pays en Europe, en Eurasie, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a servi également en tant qu'ambassadrice des Etats-Unis en République du Ghana de 2002 à 2005. Le quartier général (QG) du nouveau Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom) demeurera à Stuttgart, en Allemagne, pour «quelques années» encore, a ajouté la responsable américaine précisant que cette structure comprendra à terme un effectif de 1300 hommes. Le commandement militaire américain comprend six commandements régionaux, avec l'Africom et l'Eucom (Europe), Centcom (Moyen-Orient et Asie centrale), Pacom (région de l'Océan pacifique), Northcom (Amérique du Nord) et Southcom (Amérique du Sud). Une grande polémique a accompagné l'annonce de sa création au sein des pays africains. Théoriquement, cette structure a été créée pour protéger et promouvoir ce que le président Bush appelle «les exigences non négociables de la dignité humaine». Mais dans la pratique, les pays africains y voient autre chose dans cette structure que celle «d'apporter une valeur ajoutée à la politique américaine dans le continent africain», autre chose que «la coopération sécuritaire en Afrique», autre chose que «le renforcement de la stabilité»...