«La censure s'est imposée à nous en présence des enfants mais nous l'avons fait en concertation avec nos amis les réalisateurs...» A l'issue de la cérémonie de clôture, nous avons rencontré en aparté, M.Hachemi Assad, le commissaire du Festival du film amazigh qui a gagné, cette année, son galon international. Toujours ambitieux et serein quant à la bonne réussite de cette huitième édition, selon lui, notre interlocuteur nous fait part de ses engagements quant au soutien des stagiaires, de ses relations solides avec divers partenaires, à même d'assurer ici et ailleurs une bonne renommée à ce festival, devenu année après année incontournable et indispensable sur la scène cinématographique algérienne... L'Expression: Quel est le sort de ces jeunes qui sont formés dans le cadre du Festival du film amazigh depuis quelques années? Hachemi Assad: Nous avons pris des engagements avec nos jeunes, comme l'édition de Ghardaïa, comme l'escale de Tizi Rached, parce que nous travaillons aussi en dehors de l'événement qu'est le festival. On prendra en charge ce processus à travers trois ou quatre escales. Donc, on ne va pas abandonner ces jeunes en si beau parcours. On prendra en charge une autre session à Alger pour réfléchir autour d'une orientation, et peut-être autour de l'écriture cinématographique. C'est un peu l'obligation de résultat. Il est question de prendre en charge sérieusement cette passion du cinéma, avec un encadrement sérieux. On a un partenaire solide qui sont nos amis suisses. On impliquera aussi d'autres partenaires. Car il est question d'un soutien logistique pour ce festival. Il faudra faire un effort pour avoir un équipement et réaliser les choses au niveau de notre siège qui est à Alger. Ce festival n'abandonnera jamais ses stagiaires. Rendez-vous au printemps prochain à Alger avec le même staff, les mêmes stagiaires et on fera une autre avant-première des films réalisés dans le cadre de ces ateliers. Vous avez, je présume, acquis un solide carnet d'adresses à même de faire promouvoir ce festival à l'étranger... Ce qui fait, en effet, la réussite de notre festival, d'ailleurs, ce sont ces bonnes relations avec d'autres partenaires suisses, du court-métrage de Clermont-Ferrand, d'Amiens, etc. Donc, entretenir cette relation dans la réciprocité c'est important, c'est notre démarche. Cela consiste à créer des programmes d'échange et là il est question de présenter ces films au prochain rendez-vous cinématographique du festival oriental de Genève au printemps prochain. La prochaine édition de ce festival se déroulera à Sidi Bel Abbès. Pourquoi cette région? Le choix est justifié. Parce qu'il y a une infrastructure pour accueillir ce grand rendez-vous. D'année en année, ce festival grandit et là on a constaté à Sétif qu'il y a un seul cinéma équipé en 35mm. A Sidi Bel Abbès, on pourra également faire un sursaut notamment sur le plan du contenu. A Sidi Bel Abbès, il y a aussi une tradition cinématographique qu'est le ciné-club et je pense que toutes les bonnes conditions seront réunies. Ceci dit, il faudra travailler à partir de cet instant en commençant à préparer le terrain et travailler sur le contenu. Structurer un festival, s'investir sur l'équipe de ce festival c'est un travail qui apportera de bons résultats. Vous avez dit que la barre sera placée très haut. Que comptez-vous faire à la prochaine édition pour pallier certains désagréments qui ont émaillé ce festival, dont l'anarchie qui a prévalu et notamment le problème de la censure... De la censure, effectivement, il y en avait à certains moments en présence d'enfants et on l'a fait en concertation avec nos amis les réalisateurs. Car nous avons fait un effort de ramener des enfants scolarisés. A un moment où il y a une situation de gêne, il faut savoir débloquer. L'engouement, c'est l'indice fort de ce festival. Il y a aussi l'éclatement de ce festival vers les établissements scolaires, c'est une première, avec l'implication, bien sûr, du ministère de la Culture. Aussi, nous avons organisé une table-ronde autour de l'école et le cinéma. Ce fut une conférence de vulgarisation, sans oublier les projections plein air de films récents, dans différentes localités... Notre festival connaît une certaine consécration, en passant de national à international, en s'ouvrant notamment au film marocain. A partir de cette édition, il arrache une nouvelle classification et cela nous encourage à renforcer, d'autant plus la dynamique de ce festival. Quel sera le pays invité d'honneur l'année prochaine? Je vous donne l'exclusivité. Ce sera la Turquie.