Dans cette nouvelle architecture gouvernementale, 18 superministères seront créés au même titre que des postes de secrétaires d'Etat. Pour une meilleure organisation de l'institution gouvernementale, l'Algérie envisage la création de grands ministères. Ainsi, une vingtaine de ministères sont appelés à disparaître. Pour ce faire, la composante gouvernementale sera réduite à une quinzaine de ministères seulement. C'est ce qu'a affirmé une source autorisée à L'Expression. Et d'ajouter que ces grands ministères vont englober plusieurs secrétariats d'Etat. La même source a expliqué que cette option ne constitue pas un choix mais plutôt une urgence. Cela permettra au gouvernement d'assurer une meilleure cohérence et un ajustement des actions de chaque portefeuille, développe la même source. Et de souligner que devant les grands retards qu'accusent plusieurs secteurs, cette nouvelle politique se veut une manière de rendre plus efficientes les actions du gouvernement ainsi que pour mettre en place une nouvelle stratégie qui a pour but de rattraper le temps perdu. Cette volonté affichée par l'Etat de réorganiser son gouvernement, est motivée par le fait que plusieurs départements ministériels n'existent que sur le papier. Sur le terrain ils sont toujours mentionnés comme de grands absents. D'ailleurs, les observateurs s'interrogent sur l'existence effective de quelques départements. Le gouvernement actuel est composé de...36 ministres, (entre ministres, ministres d'Etat et ministres délégués). Or, la nouvelle stratégie préconise le regroupement de plusieurs ministères dans un seul département. A titre d'exemple, la même source dévoile qu'un département des transports et de l'équipement sera créé. Il aura pour mission d'assumer les fonctions des actuels départements des transports, des travaux publics et de l'Habitat, tout en couvrant deux secrétariats d'Etat. Le vis-à-vis indique, encore, qu'un grand ministère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique (la revalorisation des compétences) verra le jour avec trois secrétariats d'Etat techniques. Ces indications traduisent la volonté de l'Etat d'aller vers une réforme profonde de ses structures. Et de procéder à un grand changement dans l'agencement du gouvernement. Cela afin d'assurer une meilleure prise en charge du développement durable. Lors de son élection à la tête de l'Etat en 1999, Abdelaziz Bouteflika a chargé Missoum Sbih, actuel ambassadeur d'Algérie à Paris, de lui établir un rapport portant sur les réformes de l'Etat. Ce dernier avait suggéré, dans la perspective de la réforme de l'Etat, la création de grands ministères. Parmi ces propositions on y trouve: la création du ministère du Travail, qui devrait intégrer ceux de la Formation professionnelle, de l'Emploi et de la Solidarité nationale et la Santé, assurant en outre la tutelle de toutes les caisses de sécurité sociale. Ce département sera secondé dans sa mission par deux secrétariats d'Etat. Dans cette optique, le ministère des Finances absorbera les ministères du Commerce et des Investissements, du Tourisme et de l'Artisanat, de l'Industrie, de la PMI/PME tout en se voyant rattacher les Mines, segment stratégique de la relance industrielle. Il sera secondé par trois secrétariats d'Etat pour la privatisation/participation, le tourisme et l'industrie. Il a été proposé également de regrouper les ministères de la Poste et des Nouvelles technologies, de la Culture et celui de la Communication. Idem pour l'Agriculture et la Pêche. Le même rapport conseille de confier la mission des Ressources en Eau au ministère de l'Energie en impulsant l'industrie pétrochimique et les énergies renouvelables. Quant aux ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de la Défense, aucun changement n'a été proposé. Ils restent tels quels. Le grand changement concernera le département de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il a été recommandé de l'associer à l'Aménagement du territoire et l'Environnement avec deux secrétariats d'Etat. Dans ce cadre, un grand changement s'opérera quant au rôle des walis par la création de pôles socio-économiques pour chaque région. Dans cette perspective l'administration locale, les élus, les banques, les Chambres de commerce et les universités seraient impliqués dans la gestion des affaires courantes de la région. En ce qui concerne le secteur de la jeunesse et des sports, la protection de l'enfance et les droits de la femme, le même rapport souligne qu'ils seront étudiés dans un cadre distinct, sans plus.