Lancement du nouveau plan quinquennal, scandales, et réduction du nombre de départements ministériels sont autant d'arguments en faveur d'un remaniement du gouvernement. Plus de dix mois après l'élection présidentielle d'avril 2009, la nouvelle équipe gouvernementale tant attendue, n'a pas encore été désignée. En effet, au lendemain de cette élection, les observateurs politiques attendaient un remaniement comme il est de coutume à chaque échéance électorale aussi importante comme la présidentielle. Toutefois, ce n'est pas le seul argument en faveur d'un remaniement ministériel. Le lancement du nouveau programme quinquennal, la multiplication des scandales, et la réduction du nombre de départements en sont d'autres. En effet, le nouveau plan quinquennal a besoin pour sa réalisation, d'un nouveau souffle. Et il convient de noter à ce sujet que pour l'équipe actuelle, il y a des ministres qui sont «usés» après avoir assuré cette fonction parfois plus d'une décennie, alors que la norme mondiale à ce poste de responsabilité n'excède pas les cinq ans. Autre facteur en faveur de ce lifting du gouvernement, la multiplication des scandales liés aux affaires de corruption. L'énergie, les travaux publics, le transport et la pêche, ces secteurs dominent ces derniers jours la scène nationale. Pas pour les performances enregistrées mais plutôt pour les affaires de corruption. En effet, les scandales financiers se suiventmais ne se ressemblent pas. Le dernier en date et pas des moindres, étant celui de la Sonatrach. La vache laitière du pays a été ébranlée par une affaire de malversations. Le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, le vice-président, activité commercialisation (Chawki Rahal), ainsi que quatre directeurs sont sous contrôle judiciaire, tandis que les deux vice-présidents chargés de l'Amont, (Boumediene Belkacem), et du Transport, (Benamar Zenasni), sont actuellement sous mandat de dépôt dans le cadre d'une enquête. Cette dernière portant sur de présumées malversations à l'occasion de la passation de marchés avec des bureaux d'études ou des sociétés spécialisées dans la sécurité. L'autre affaire qui a fait couler beaucoup d'encre est celle de l'autoroute Est-Ouest. Au moins quatre personnes ont été arrêtées dont le secrétaire général du ministère des travaux publics, soupçonnées d'avoir touché des pots-de-vin dans des contrats liés à ce projet. Des arrestations qui ont fait suite à une enquête de plusieurs mois des services concernés, suite à une plainte déposée par le groupement chinois Citic-Crcc en charge de la construction des parties Centre et Ouest de l'autoroute Est-Ouest.Par ailleurs, la réduction du nombre de départements ministériels figure également parmi les arguments des observateurs, en faveur d'un changement au sein du gouvernement. Ainsi, selon les dernières informations recueillies, le Président envisage de créer des mégaministères et des secrétariats d'Etat à la place des départements ministériels. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les 35 ministères seront réduits à 12 superministères. De cette manière, le gouvernement sera soumis à un régime draconien en supprimant plus de la moitié de ses portefeuilles. Quant aux autres départements, ils seront transformés en secrétariats d'Etat qui seront rattachés à différents ministères. En plus du réaménagement des institutions, il y a tout un travail de sélection des cadres de l'Etat. Tout un programme qui retarde de plus en plus ce lifting du gouvernement.