Cette effervescence sur le front social est la résultante de l'absence de dialogue avec les véritables syndicats représentatifs. Les syndicalistes de la Fonction publique ne baissent pas les bras. Ils mettent même la pression au gouvernement. Après le dernier mouvement de protestation, largement suivi, auquel a appelé la Coordination des douze syndicats autonomes en plus du CLA, c'est au tour de l'Intersyndicale de la Fonction publique (Cnapest, CLA, Snpepm, Satef, Snapap, Snte et le Ceca), d'annoncer une grève de trois jours les 10, 11 et 12 février prochain. L'annonce de cette grève a été faite, hier, par les représentants de ces sections syndicales, lors d'une conférence de presse animée au siège du Snapap à Alger. «Un sit-in devant le Palais de gouvernement aura lieu le dernier jour de cette grève», a souligné, d'emblée, M.Malaoui, porte-parole du Snapap. Dans le même contexte, M.Boukhetta, représentant du CLA, a déclaré que d'autres syndicats, à l'instar du Cnes -section autonome des grévistes- peuvent «intégrer nos rangs». D'ailleurs, a-t-il estimé, la liste sera grandement élargie et la grève s'annonce d'ores et déjà une réussite. Si les revendications de ces syndicats ne sont pas satisfaites, «nous sommes prêts à d'autres sacrifices; car ce que nous avons accompli jusqu'à présent n'est qu'une "once" de ce que demande la base des travailleurs», poursuit notre interlocuteur. Plus précis, M.Lemdani, porte-parole du Cnapest, a précisé que cette grève «nous a été imposée car toutes les portes sont fermées». Dans le bras de fer qui oppose ces syndicats au gouvernement, l'amélioration du pouvoir d'achat se taille la part du lion des revendications. «On en a marre de cette histoire d'augmentation salariale. Nous réclamons un salaire qui équivaut au pouvoir d'achat», a précisé M.Malaoui. Et d'ajouter: «L'évaluation des salaires et du pouvoir d'achat doit se faire mensuellement. Pas tous les trois ou quatre ans.» Dans son intervention, M.Ali Lemdani a encore mis l'accent sur le régime indemnitaire. «Ce qu'on nous donne de la main droite, on nous le reprend de la gauche», a-t-il précisé. Et de décrire la situation actuelle au front social comme étant la résultante de l'absence de dialogue avec les véritables syndicats représentatifs. S'agissant du pacte social et économique, M.Lemdani le qualifie de caduc: «Ce pacte est signé par le gouvernement au profit de lui-même», a enchaîné l'orateur. En apportant d'autres précisions sur ces mêmes points débattus, M.Sadali, représentant du Satef, a précisé, que le moment est opportun, voire urgent, de «supprimer l'article 87 bis qui pénalise les salaires». Quant à la question du régime indemnitaire, notre vis-à-vis enfonce le clou estimant qu'elle sera encore une fois renvoyée aux calendes grecques. Inquiet, il a précisé qu'«on a perdu jusqu'à 30% de nos salaires». Interrogé sur le statut particulier de l'enseignant, M.Lemdani a été très clair dans sa réponse: «Ce qu'a proposé le ministre Benbouzid, nous le rejetons car cela ne répond à aucune de nos revendications.» Un autre mois qui s'annonce chaud.