«Il reste un travail substantiel à accomplir» avant que l'Algérie ne puisse adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est ce qu'a déclaré le responsable de la négociation qui dure depuis bientôt 21 ans, selon des propos rapportés vendredi. Réunis jeudi à Genève pour la première fois depuis trois ans, les 40 pays membres du groupe de travail chargé du dossier, ont appelé «à la conclusion de cette adhésion» pour clore ainsi «une négociation qui n'a que trop duré», a-t-on indiqué de source proche de la réunion. L'ambassadeur d'Uruguay, Guillermo Valles Galmes, qui préside le groupe de travail, a souligné qu'il restait encore «beaucoup à faire avant que l'Algérie ne devienne membre». Selon cette source, bien que des progrès conséquents aient été accomplis par l'Algérie, il reste «encore beaucoup à faire». Ces efforts déployés par l'Algérie, que lui reconnaissent les négociateurs, dans la réforme de son régime commercial afin d'être pleinement compatible avec les règles de l'OMC, n'ont pas atteint les objectifs escomptés. En effet, a indiqué cette source, les négociateurs ont estimé que ce travail doit se faire en direction «des entreprises publiques, les prix des hydrocarbures, les droits de commercialisation et la présence commerciale, le régime de taxation ou encore les subventions à l'exportation.» Ils ont exhorté Alger à finaliser les négociations bilatérales en cours sur l'accès au marché des biens et services. L'Algérie a achevé ses négociations bilatérales avec seulement cinq Etats membres (Brésil, Uruguay, Cuba, Venezuela, Suisse) et doit encore le faire avec l'UE et neuf autres pays (Canada, Malaisie, Turquie, Corée du Sud, Equateur, Etats-Unis, Norvège, Australie, Japon). L'Algérie a entamé ses négociations d'adhésion en juin 1987. Le blocage se situerait autour du problème que posent l'ouverture des services énergétiques à la concurrence internationale et la différence de prix de l'énergie sur les marchés intérieur et international. Les prix internes de l'énergie sont inférieurs aux prix internationaux, alors que Sonatrach reste dominante sur le marché des services énergétiques a-t-on relevé.