Le feuilleton de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce semble loin de prendre fin. Selon la déclaration, vendredi, d'un responsable de la négociation, il reste encore beaucoup de travail à faire avant que l'Algérie puisse adhérer à l'OMC. Les 40 pays membres du groupe de travail chargé du dossier de l'adhésion de l'Algérie, se sont réunis jeudi à Genève pour la première fois depuis trois ans. Une source proche de cette réunion a indiqué qu'il y a une sorte d'agacement par rapport au dossier de l'adhésion algérienne à l'Organisation mondiale du commerce. La même source a rapporté que "les membres ont appelé à la conclusion de cette adhésion afin d'en finir avec une négociation qui n'a que trop duré". En outre, l'ambassadeur d'Uruguay, Guillermo Valles Galmes, qui préside le groupe de travail, a souligné " qu'il restait encore beaucoup à faire avant que l'Algérie ne devienne membre". Les participants ont reconnu les progrès accomplis par l'Algérie dans la réforme de son régime commercial afin d'être pleinement compatible avec les règles de l'OMC, qui compte 151 Etats. Mais malgré ces réformes, les négociateurs ont estimé qu'il restait un travail substantiel à accomplir concernant les entreprises publiques, les prix des hydrocarbures, les droits de commercialisation et la présence commerciale, le régime de taxation ou encore les subventions à l'exportation. Ils ont exhorté Alger à finaliser les négociations bilatérales en cours sur l'accès au marché des biens et services. Cependant, l'Algérie a achevé ses négociations bilatérales avec seulement cinq Etats membres (Brésil, Uruguay, Cuba, Venezuela, Suisse) et doit encore le faire avec l'UE et neuf autres pays (Canada, Malaisie, Turquie, Corée du Sud, Equateur, Etats-Unis, Norvège, Australie, Japon). L'Algérie a entamé ses négociations d'adhésion en juin 1987. Le problème qui se pose pour l'adhésion algérienne est le problème de l'ouverture des services énergétiques à la concurrence internationale et du double prix de l'énergie entre le marché intérieur et l'international. Les détracteurs de l'Algérie estiment que les prix algériens de l'énergie sont inférieurs aux prix internationaux. A propos de la position algérienne, les responsables affichent la même ténacité à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Ils oublient que l'ouverture économique repose sur un important paramètre de la productivité et qui, malheureusement, constitue la faiblesse de l'organisation économique algérienne.