Selon l'ex-chef de gouvernement, plus l'accession est retardée, plus les conséquences seront lourdes pour l'Algérie. La problématique de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a été hier au centre des débats animés à l'occasion de l'inauguration du nouveau siège de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc). D'emblée, l'ex-chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, a estimé que les pays qui n'ont pas adhéré à l'OMC sont des pays marginalisés. Il a indiqué que «152 pays font partie de l'OMC, le dernier en date est l'Ukraine qui a adhéré le 16 du mois en cours.» Sur sa lancée, Ahmed Benbitour a récusé la thèse avancée que pour accéder à l'OMC, il est impératif de ne pas être membre de l'Opep. «Il y a une contradiction, presque tous les pays membres de l'Opep font partie de l'OMC, sauf l'Algérie et la Libye.» Pour expliquer l'échec des négociations de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, l'intervenant a avancé trois thèses. Balayant du revers de la main l'option que l'Algérie a de mauvais négociateurs, Ahmed Benbitour souligne: «Soit on a un processus qui n'est pas clair, ou bien, l'OMC ne veut pas de l'Algérie». En outre, Ahmed Benbitour estime que le contexte international actuel n'est pas favorable à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Et de souligner que plus l'adhésion est retardée, plus les conséquences seront lourdes pour l'Algérie. Une opinion récusée par l'expert des questions douanières, Aziz Bouguelid, qui estime qu' «il ne faut pas précipiter l'adhésion à l'OMC mais qu'il faut plutôt analyser la situation et les conditions pour faire le moins de concessions possible». Or, il reste encore beaucoup de travail à faire avant que l'Algérie puisse adhérer à l'OMC. Les 40 pays membres du groupe de travail chargé du dossier qui se sont réunis récemment à Genève pour la première fois depuis trois ans ont appelé à la conclusion de cette d'adhésion afin d'en finir avec une négociation qui n'a que trop duré. Les négociateurs ont estimé qu'il restait un travail substantiel à accomplir concernant les entreprises publiques, la double tarification gazière, les droits de commercialisation et la présence commerciale, le régime de taxation ou encore les subventions à l'exportation. Ils ont exhorté l'Algérie à finaliser les négociations bilatérales en cours sur l'accès au marché des biens et services.