L'utilisation de téléphones portables pour perpétrer des actes terroristes ne semble préoccuper personne. «Le phénomène de la vente des puces de téléphone portable sans contrat est national», a déclaré, jeudi dernier, Abdelmadjid Benchikhi, le directeur de la poste et des technologies de l'information et de la communication de la wilaya d'Alger. Ce phénomène persiste; les mesures entreprises en 2006 pour combattre ce fléau n'ont pas donné leurs fruits. Les lignes téléphoniques prépayées continuent à être vendues à des consommateurs «anonymes». L'utilisation des téléphones mobiles pour perpétrer des actes terroristes ne semble pour ainsi dire préoccuper personne. Les kiosques et les points de vente non agréés poursuivent leur deal puisque les opérateurs concernés ne font aucun suivi des puces ainsi vendues. Une opération baptisée «Phoning» a été lancée en 2006. Une campagne avait été engagé à l'époque avec pour objectif de régulariser la situation de tous les détenteurs de puce non contractualisés. Cette mesure s'est avérée inefficace; un coup d'épée dans l'eau, les abonnés n'ayant pas suivi d'autant plus que les opérateurs n'ont pas pris de mesures de rétorsion comme la coupure de la ligne des récalcitrants. L'opération ne dépassait donc pas le cadre de la formalité. Depuis, aucun autre procédé sérieux n'a été mis en place pour mettre fin à cette pratique. «Des instructions strictes ont été données aux opérateurs pour éviter l'utilisation des puces à des fins douteuses», a assuré M.Benchikhi dans sa déclaration à l'APS. Cette déclaration, toutefois, reste vague, puisque aucun détail expliquant la nature de ces instructions n'est fourni. Néanmoins, il est du rôle des autorités d'imposer aux opérateurs de réglementer cette situation, puisque cela touche à la sécurité publique. La vente libre des puces explique en partie le grand essor du marché de la téléphonie mobile en Algérie. Notre pays compte plus de 22 millions d'abonnés répartis sur le territoire national. Ce chiffre dépasse de beaucoup les prévisions établies en 2004 lors de l'ouverture du marché algérien aux investisseurs étrangers. Les estimations tournaient autour des 10 millions pour l'année 2010, et voilà qu'on atteint le double trois ans avant cette échéance. Alger paraît être la plus gourmande région en matière de consommation de ce service. «Le nombre d'abonnés aux trois opérateurs de téléphonie mobile a atteint 3.347.790 en 2007 à Alger seulement», a déclaré le même responsable. L'année 2007, à elle seule, enregistré 429.199 nouveaux abonnés. Tous ces chiffres indiquent que la consommation de téléphonie mobile est toujours en progression et dispose d'un champ large pour sa progression. Cependant, l'évolution du nombre d'utilisateurs dans ce domaine nécessite en parallèle une amélioration de leur gestion et de l'organisation du service, notamment les aspects sécuritaires.