La grogne des lycéens ne cesse de gagner du terrain. Hier, vers 10h, des centaines de lycéens ont organisé une marche entamée à partir du lycée Krim Belkacem, en passant par les autres lycées, notamment le technicum Ouamrane, les lycées Seddik Ben Yahia, Abderrahmane-Mira et Houari Boumediene. Les manifestants, des élèves de terminale, ont sillonné dans le calme la ville de Bouira, en direction du siège de la wilaya où ils ont observé un rassemblement pendant une heure. Ils exigeaient une décision officielle des autorités pour la révision du programme scolaire issu de la nouvelle réforme éducative. Un programme qu'ils jugent trop chargé. «On ne pourra jamais terminer le programme à temps», ont-ils déclaré. A cinq mois de l'examen du Bac, les lycéens des classes terminales ont exprimé leurs préoccupations et leur ras-le-bol, affirmant: «Nous ne sommes pas des cobayes pour subir toute sorte d'expériences.» En plus des programmes chargés, un autre problème a été soulevé par ces lycéens. Il s'agit du manque flagrant d'encadrement. Ce mouvement de protestation n'a pas touché uniquement les lycéens de la ville de Bouira. Selon des informations, même à Lakhdaria, des lycéens sont sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement, et demander que leurs doléances soient prises en considération par la tutelle. En revanche, dans la région est de la wilaya, aucun mouvement de protestation n'a été signalé. Cette effervescence dans le secteur de l'éducation, lequel risque de connaître un grand débrayage, suscite des craintes chez les élèves qui, à quelques mois de l'examen du Bac, rencontrent beaucoup de difficultés. «A défaut du programme, tous les jours de la semaine nous sommes contraints de suivre des cours de soutien, les après-midi du lundi et du jeudi et toute la journée de vendredi», nous confie un lycéen. Une situation vécue par des lycéens qui ne trouvent pas le temps de réviser. «Nous sommes obligés de travailler de jour comme de nuit, sans avoir le temps de se reposer, c'est contraignant», a-t-il ajouté.