“Nous ne sommes pas des cobayes” ; cet écrit porté sur un morceau de tissu, en guise de banderole, résume à lui seul le désarroi des lycéens, candidats au premier baccalauréat de la réforme. C'était hier, à l'occasion d'une marche organisée par les lycéens dans la ville de Tizi Ouzou. Les manifestants sont venus de plusieurs établissements de la région, Mekla, Fréha, Bouzeguène et autres. Les lycéens des établissements de la ville de Tizi Ouzou se sont donné le mot, la veille déjà, pour un sit-in devant le siège de la cité administrative. Arrivés par bus scolaires, les marcheurs ont entamé leur manif à partir du boulevard Krim-Belkacem de la Nouvelle-Ville. Cartables en bandoulière, les lycées ont scandé à gorge déployée des mots d'ordre favorables à leur mouvement. Cette mobilisation vient en écho à l'appel à une grève générale de quatre jours à compter de lundi dernier. La procession humaine a sillonné les artères de la ville avant d'atterrir, vers 10h passées, devant le siège de la wilaya, où un rassemblement des lycéens de la ville se tenait depuis la matinée. Alors qu'une délégation a été reçue par des responsables à la cité administrative, les manifestants observaient un sit-in à l'extérieur. La sortie du ministre de l'Education nationale accusant les lycéens d'être “manipulés” a provoqué colère et indignation chez les élèves manifestants. “C'est du mépris à notre égard, à chaque fois que quelqu'un proteste ou organise une grève dans ce pays, on l'accuse de se faire manipuler. Notre mouvement est apolitique et surtout pacifique et nos revendications sont claires”, s'indigne un lycéen, un badge d'organisateur sur son veston. “Les programmes sont chargés et condensés, il est impossible de les finir d'ici la date d'examen. On demande un allégement de ces programmes”, affirme un autre. Les lycéens de terminale en grève semblent prendre avec philosophie les menaces de sanctions brandies par Benbouzid si les élèves ne reprennent pas les cours. “Le ministre banalise nos angoisses et veut étouffer le mouvement par la menace, mais la protesta sera maintenue si nos revendications ne sont pas satisfaites”, réplique une lycéenne. La délégation reçue à la wilaya a déposé la plate-forme de revendications auprès du cabinet du wali, qui a promis de transmettre les doléances à qui de droit. Y. A.