En dépit des assurances fournies par le ministère de l'Education nationale, les lycéens de Béjaïa se sont mobilisés massivement pour le mot d'ordre de grève d'une journée auquel avait appelé, la veille, la coordination des lycées de Bejaia (CLB). Une coordination, créée spontanément, à l'image du mouvement qui a secoué la majeure partie des lycées de la wilaya, la semaine dernière. Après ceux de Tazmalt, de Tichy et bien d'autres établissements de la wilaya, c'était hier au tour de ceux du chef-lieu de monter au créneau. Du lycée Ibn Sina, dans la vieille ville à celui d'Ihadadden, les lycéens ont marché pour «refuser d'être les cobayes d'une réforme». «Nous appelons à l'allégement des programmes scolaires du niveau terminal décidés par le ministère de tutelle», ont-ils noté dans une déclaration rédigée visiblement à la hâte et rendue publique hier. Ce document, comprenant aussi un court argumentaire, a été remis aux responsables locaux par la délégation des lycéens reçus par la directrice du secteur à Béjaïa. Alors que les établissements ont été désertés dès la sonnerie de 8 heures, les lycéens ont sporadiquement entamé des marches à partir de leurs lycées respectifs. Ils se regrouperont alors deux heures plus tard devant le siège de la direction de l'éducation de Béjaïa. La délégation représentant les lycées du chef-lieu a été immédiatement reçue par la directrice du secteur qui a écouté leurs doléances, exprimées par ailleurs dans une déclaration. Outre l'allégement des programmes, les potaches ont essayé d'argumenter leur revendication. «Nous constatons qu'au milieu de l'année scolaire l'application des programmes n'a pas atteint les 50%», soulignent les rédacteurs qui ajoutent: «De nombreux élèves souffrent des mains», suite, selon eux, à l'«usage abusif du stylo». Dès le matin, des processions d'élèves affluaient vers le siège de la DE. Tout au long des parcours, les élèves frondeurs criaient à tue-tête: «Les programmes sont trop longs!» «Nous avons mal aux mains», hurlent certains tandis que d'autres le font signifier par le bandage de la main droite. A l'instar des élèves de quelques autres localités de la région, les manifestants se sont montrés certes «préoccupés», mais calmes dans leur démarche qui faisait craindre le pire sachant toute l'énergie d'une jeunesse «malmenée», commentait un passant. Dans leur action, les lycéens ont beaucoup gêné les citadins mais ils restent «compris» par de nombreux citoyens.