Il y a comme une partition jouée à l'unisson dans le seul but de discréditer l'Etat algérien. Nouveau rebondissement dans la discorde entre Alger et l'ONU. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, vient d'apporter un autre élément dans l'affaire de la commission d'enquête onusienne sur les attentats du 11 décembre dernier. «Les autorités algériennes ont mené une enquête et en ont présenté les conclusions aux Nations unies, d'autant que l'opération a été revendiquée par une organisation et ses auteurs ont été identifiés», a indiqué le chef du gouvernement hier, en marge du 3e Forum économique qui s'est déroulé à Alger. Il s'agit d'une autre précision officielle algérienne dans cette affaire de commission d'enquête. «Nous ne comprenons pas les raisons qui ont amené le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies à prendre une décision unilatérale», s'est encore interrogé Belkhadem. En effet, il y a comme une partition jouée à l'unisson par on ne sait quel chef d'orchestre. S'agit-il de faire capoter le projet de réconciliation nationale? S'agit-il de discréditer l'Etat algérien? Ou alors est-ce le retour du «qui tue qui»? Au moment où l'ONU semble tenir résolument à son enquête, un autre élément vient s'ajouter au questionnement qui entoure la décision inexpliquée de l'ONU. C'est d'abord l'ambassade de la Grande-Bretagne à Alger, ensuite celle des Etats-Unis qui émettent de nouveaux warnings. Dans une note interne, ces deux ambassades ont mis en garde leurs ressortissants respectifs contre les risques terroristes. Alertées, ces deux ambassades ont conseillé à leurs ressortissants de réduire leurs déplacements sur le territoire national. «Nous ne saurions accueillir favorablement cette commission d'enquête», a précisé M.Belkhadem, réitérant ainsi la position officielle de l'Algérie vis-à-vis de la commission d'enquête onusienne. Il a expliqué: «Cette opération n'est pas unique en son genre. C'est arrivé dans plusieurs pays». Le chef du gouvernement a ajouté que «si la décision de l'ONU vise à sécuriser tous les bâtiments de l'Organisation, qu'elle le fasse.» Avant cette précision, c'est le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, qui a dénoncé la décision du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de créer une commission d'enquête. «Que va apporter de plus cette commission par rapport au travail déjà fait par les autorités algériennes?», s'est interrogé le ministre de l'Intérieur, avant d'ajouter: «L'ONU a-t-elle une baguette magique qui nous permettra d'aller faire sortir les auteurs de ces attentats du maquis?» Sans mâcher ses mots, M.Zerhouni a tout simplement comparé la décision onusienne aux «cris d'une vierge effarouchée» avant de se demander «pourquoi ceux qui parlent de commission indépendante n'ont pas avancé leur solution magique lorsque l'Algérie était seule face au terrorisme?»