Après les deux fermes aquacoles inaugurées à Ouargla, voilà que le Sud se met à l'huile d'olive. Quelque 300.000 oliviers seront plantés dans la wilaya de Ghardaïa. Selon les services agricoles, l'Algérie, 8e producteur mondial d'huile d'olive projette d'atteindre, en 2008, une superficie totale de plus de 1050 hectares dans le Sud. En effet, la culture de cet arbre fruitier dans cette région s'avère prometteuse avec les 170.200 oliviers, dont 42.800 productifs, qui ont déjà été plantés dans la wilaya de Ghardaïa. Mis en terre, d'abord comme brise-vent par les agriculteurs, l'olivier s'est bien adapté au climat du Sud et s'est fructifié, encourageant par là même les agriculteurs à intensifier cette culture. Celle-ci, en constante augmentation dans la wilaya de Ghardaïa, est passée de 118 ha en 1999 à 746 ha en 2007, selon les responsables des services agricoles (DSA). Le développement de cette culture se traduira par la réalisation de deux huileries à El Menaâ et Guerrera. Une production de «plus de 7100 quintaux d'olives» est attendue pour la présente campagne oléicole, a ajouté la même source. Devant l'absence de tradition oléicole dans la région à vocation agropastorale, il est procédé pour l'heure à l'organisation de campagnes d'information et de vulgarisation des techniques de plantation et d'entretien de l'olivier. C'est un arbre fruitier qui «s'adapte aussi bien au climat froid et humide du littoral qu'aux conditions climatiques extrêmes des régions du Sud où il prospère généralement à l'état d'oléastre» précise-t-on. Pour le botaniste, ce terme désigne l'olivier non cultivé, avec de petits fruits ou bien un aspect buissonnant. Un programme pour le développement intensif de l'oléiculture dans les zones steppiques, sahariennes et pré-sahariennes a été lancé l'année dernière, avait indiqué à la presse Amar Assabah, directeur de la régulation et du développement de la production agricole, au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. «Nous voulons développer cette activité en dehors des zones traditionnelles, qui sont le centre et l'est du pays pour l'huile d'olive» pour leurs régions montagneuses par excellence, «et l'Ouest pour l'olive de table» où est cultivée la fameuse olive du Sig, a-t-il précisé. Ce programme vise à augmenter la production et répondre à une demande de plus en plus importante. C'est là une manière de faire face à la concurrence dans un marché porteur, convoité par des pays comme l'Australie et les Etats-Unis qui développent cette culture tous azimuts. La consommation par habitant gravite autour d'un litre/an et «nous voulons augmenter la consommation de l'huile d'olive pour diminuer celle de l'huile de graines qui est importée», a encore souligné Assabah. «La Tunisie, a-t-il révélé, importe des cargaisons importantes d'olives de l'Algérie pour les transformer.»