Les importations de ce produit représentent en revanche 95,5%. La production oléicole en Algérie éprouve des difficultés à se développer. Pourtant, son climat est des plus favorables à la culture de l'olivier. Même si la production d'olives et de l'huile d'olive connaît depuis 2001, une relative stabilité, notre pays reste classé parmi les pays qui enregistrent le taux le plus faible en la matière. Le constat est critique lorsqu'on sait que la production nationale de l'huile d'olive ne représente que 4,5% alors que les importations ont atteint un taux de 95,5%! Selon les chiffres avancés hier lors d'une conférence organisée à l'Ugcaa, par le vice-président de l'Association des producteurs et conservateurs d'olives, M.Abdelhakim Berrakech, 300.000 tonnes d'olives et 333.000 hectolitres d'huile d'olive sont produits annuellement par les 90 huileries que compte le pays. Il faut savoir que l'Algérie dispose de près de 22,5 millions d'oliviers plantés sur 240.000 hectares. Ce retard est dû, selon lui, à la sécheresse et au manque de plantation des oliviers. Les laboratoires de contrôle d'huile contrefaite font aussi défaut. D'ailleurs, l'entreprise «Mitidja» de conservation des olives a été victime de ce phénomène. Pour démontrer l'intérêt porté à ce produit dans le monde, M.Berrakech cite l'exemple des Etats-Unis qui «a fait en 2006, une commande importante à tous les pays producteurs notamment le Maroc. Cependant, pour satisfaire cette commande, le Maroc, qui lui a vendu toute sa production, s'est retrouvé déficitaire d'où son recours à un approvisionnement illégal de l'Algérie», indique M.Berrakech. Il fait remarquer, en revanche, que cette filière commence à se développer progressivement depuis l'année 2001 et ce, à la faveur du Fonds national de régulation et de développement de l'agriculture (Fnrda). «De 2001 jusqu'à 2006, l'Algérie est le premier pays à avoir enregistré le plus important taux de croissance de la production des olives estimé à 7,23% au niveau mondial», a-t-il encore indiqué. La superficie plantée d'oliviers qui était de 150.000 ha en 2001 est passée aujourd'hui à 240.000 ha. L'objectif est d'atteindre 5 millions d'ha à long terme. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat avait annoncé, en décembre 2006, à partir de Ghardaïa que son département ministériel compte encourager la culture intensive de l'olivier à travers l'ensemble du territoire national. Ainsi, le programme du gouvernement donnera, certainement, un nouvel essor à la production d'olives et de l'huile d'olive en Algérie qui se positionne loin après les pays voisins (Maroc: 610.000 ha de superficie exploitée) et Tunisie: 1,7 million d'ha) mais aussi des pays méditerranéens, notamment l'Espagne, l'Italie, la Grèce, le Portugal qui sont les plus gros producteurs au monde d'huile d'olive. Selon le conférencier, l'Union européenne produit 80% de la production mondiale d'olives estimée à 1,5 million de tonnes d'olives. Enfin, M.Berrakech qui réclame la baisse à 7% de la TVA, actuellement à 17%, pour les 250 entreprises spécialisées dans la conservation, annonce la prochaine création d'une fédération nationale qui regroupera les producteurs, et les conservateurs d'olives.