La révision de la Constitution serait annoncée incessamment, a appris L'Expression. D'autre part, un remaniement ministériel interviendrait après la modification de la loi fondamentale. Le flou entourant la candidature du chef de l'Etat pour un troisième mandat commence à se dissiper. Une source crédible confirme à L'Expression que le président de la République est bel et bien partant pour un troisième mandat. Le chef de l'Etat a-t-il acquis, pour autant, un nouveau mandat? La même source répond que des signaux forts plaident en sa faveur: il y a le degré de sa popularité, l'absence sur la scène politique nationale d'un candidat potentiel qui pourrait remplacer l'actuel chef de l'Etat, le soutien apporté par la centrale syndicale Ugta au président pour se présenter et, enfin, la conjoncture politique nationale et internationale. Ce sont là autant d'éléments qui permettent de dire que le président Bouteflika a tous les avantages pour briguer un troisième mandat sans difficulté. Bien évidemment, il faut pour cela amender l'actuelle Constitution. Selon cette source, le président Bouteflika reste le seul homme politique en mesure de faire face aux enjeux politiques internationaux auxquels l'Algérie est confrontée. L'Algérie est perçue comme un élément-clé aussi bien dans le continent africain que dans le Monde arabe. Et cela, sur les plans économique, sécuritaire et politique, note la même source. Sur le plan économique, le marché algérien est devenu la Mecque des investisseurs européens, asiatiques, arabes et même américains. Sur le plan sécuritaire, notre pays a acquis une grande maturité dans la lutte antiterroriste. La communauté internationale reconnaît l'expérience acquise par l'Algérie dans la lutte antiterroriste d'où les demandes de coopération qui émanent de nombreux pays européens dans ce domaine. Sur le plan politique, la diplomatie algérienne a marqué un grand retour avec le président Bouteflika, fait remarquer la même source. Toutefois, pour postuler à un troisième mandat, l'amendement de la Constitution est incontournable. L'actuelle loi fondamentale ne permet, en effet, que deux magistratures suprêmes. Notre source confirme que le président annoncerait la révision de la Constitution dans le premier semestre de l'année en cours. Et d'indiquer que cette dernière ne serait pas une affaire de l'APN. L'amendement de la Constitution passerait par un référendum. Celui-ci interviendrait, au plus tard, selon cette source, en mai ou juin courant. M.Bouteflika tient beaucoup à la volonté du peuple. Il ne veut pas passer par une APN qui manque de légitimité. La rue a attesté, à maintes fois, de la popularité du Président. Il a été accueilli avec liesse, à travers tous ses déplacements à l'intérieur du pays, ce sont des bains de foule. Sa popularité a été «jaugée et jugée», nous affirme-t-on par ailleurs. Les différentes visites d'inspection effectuées par le chef de l'Etat lui ont permis de mesurer le degré de sa popularité. Pour ce qui est de l'éventualité d'un remaniement ministériel, notre source en écarte la possibilité avant la révision de la Constitution. Aux yeux du chef de l'Etat, le remaniement ne constitue pas une priorité. Ce n'est là qu'un détail. Un remaniement n'aura pas de raison d'être au cas où le président n'est pas partant pour un troisième mandat. Les priorités du chef de l'Etat sont la révision de la Constitution et le troisième mandat, observe notre source, qui indique également que la nouvelle Constitution prévoit un poste de Premier ministre et, à un degré moindre, un poste de vice-président. Dans cette optique, un changement partiel sera opéré au sein de l'Exécutif. C'est dans ce cadre que le chef de l'Etat procédera à la mise en place d'une nouvelle structure de l'Exécutif. Comme souligné par L'Expression (voir notre édition du samedi 19 janvier 2008), de grands ministères seront ainsi créés. La même source précise que le président de la République procédera à un petit changement comme première mesure. Notre source explique encore que le chef de l'Etat mettra en place un Exécutif fort qui va lui permettre de baliser le terrain pour un troisième mandat. A propos de la nouvelle Constitution, notre interlocuteur affirme que seuls des changements techniques seront apportés. Cela va permettre au chef de l'Etat d'assurer une meilleure harmonie pour la fonctionnalité et la facilité d'exécution des institutions de l'Etat. Plus claire, notre source précise que la nouvelle Constitution interviendra pour la réorganisation et la redistribution des prérogatives.